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VOLS, VIOLS ET AGRESSIONS AU SECTEUR 28:Trois bandits lynchés

Trois voleurs ont été lynchés dans la nuit de samedi à dimanche, dans la partie nord-est de la cour du musée national, au secteur 28 de Ouagadougou (Dassagho), par les populations dudit secteur. Deux des bandits ont été abandonnés dans un état de mort apparente. 

 

Une foule de jeunes, vieux, femmes, hommes et enfants bravant la peur et sans aucune crainte observaient trois corps dont un inerte qui gisaient sur la partie nord-ouest du musée national, au secteur 28 de Ouagadougou, dans le quartier Dassasgho, dès notre arrivée sur les lieux vers 9h. Nous nous frayons un passage parmi la foule : étendu par terre et inerte, l’un des trois hommes semblait dans cet état depuis plusieurs heures déjà. A côté de lui, à peine deux mètres, le deuxième se tordait de douleur tandis que le troisième semblait moins souffrir que l’autre. Tout ce spectacle macabre semblait incroyablement enchanter les badauds qui ne cachaient nullement leur joie de voir ces hommes à moitié nus, le visage boursouflé sûrement par des coups et le corps totalement recouvert de poussière souffrir et haletant. 

Après nous être enquis de la situation, on nous apprendra qu’il s’agit en fait de quatre bandits qui semaient, depuis plusieurs mois déjà, la terreur dans le quartier. Selon des témoins, ces personnes, initialement au nombre de quatre sont en fait des délinquants qui ont longtemps semé la terreur dans le quartier, volant et violant à souhait leurs victimes. “Ils agressaient les gens tous les jours. Quand tu passes sur cette voie ou sur l’autre (indiquant les deux voies ouest et nord qui flirtent avec le mur du musée national, ndlr) ou bien quand   tu es dans ta maison et que tu n’as pas bien fermé ta porte, ils t’agressent et volent tes biens. Quand c’est une femme, ils la violent“, nous confie un des badauds qui a requis l’anonymat. Selon lui, plusieurs habitants du quartier ont été victimes de ces derniers, et même certaines des femmes qui cultivent dans la cour du musée auraient été violées. “Les femmes ont peur de dormir dehors quand il fait chaud. Quand les voleurs arrivent et ils voient que la porte n’est pas fermée, ils entrent et volent. Quand la femme est seule, ils la menace avec un couteau et la violent“, a poursuivi notre interlocuteur.

 

Leur mode opératoire

Selon nos sources, les quatre chenapans avaient pour complice un vieil homme marchant les pieds nus, marchand d’éventails qui se révèle être en réalité leur indicateur. “C’est lui qui fait semblant de vendre les éventails alors qu’il regarde les maisons, il les repère et va faire le compte rendu aux voleurs qui viennent après pour voler. C’est lui aussi qui leur donne la drogue“, a conté un de nos témoins. Ainsi, connaissant par avance la maison à cambrioler et les objets à voler, l’opération ne devient que plus aisée.

 

Comment ont-ils été pris ?

Selon les différents témoignages recueillis sur place, deux versions semblent se dégager. Mais une semble la plus vraisemblable, car étant la plus répandue. Selon elle, ce serait aux alentours de 4h du matin, ce dimanche 1er juillet 2012, alors qu’ils étaient en pleine opération que des jeunes du quartier, alertés par des bruits, ont aperçu les quatre voleurs qu’ils ont réussi à attraper non sans difficultés. Ayant mis la main sur eux, ils les ont obligés à montrer le lieu où ils entreposaient leurs butins. C’est ainsi qu’ils se seraient tous retrouvés dans l’enceinte nord-est du musée national, là ils découvrirent également la cabane de fortune qui leur servait de repère et où ils auraient retrouvés des objets volés. Devant le fait, les habitants s’en seraient pris à eux : bastonnades, jets de pierres, incendie du repère… bref le lynchage s’ensuivit.

En un clic, les trois voleurs (l’un ayant été libéré après son lynchage, car étant du quartier, selon plusieurs sources concordantes) étaient dans une situation très peu enviable. Haletant, deux d’entre eux auraient demandé à boire de l’eau et de l’acide leur aurait été servi en lieu et place, toute chose qui aurait été à la base de leur inertie ou mort apparente.

Mais, malgré leur état, lequel aurait dû éveiller de la pitié, ces derniers essuyaient tout de même les injures des habitants. C’est finalement à exactement 10h 24 que la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) est arrivée sur les lieux, pour sécuriser la zone et disperser la foule.  Elle est rejointe à 10h 36 par une équipe de la Brigade anti-criminalité (BAC) qui vient lui prêter mains forte dans sa mission. Quant aux sapeurs pompiers, c’est à 10h 54 qu’ils viendront examiner les 3 voleurs. Après un bref examen, ils embarquent à 11 h 2 mn seulement celui d’entre les voleurs qui semblait toujours actif, laissant derrière aux les deux autres “en état de mort apparente“ (selon leur propres termes) depuis plusieurs heures maintenant.

Au moment où nous quittions les lieux, les deux corps certainement sans vie étaient en train d’être embarqués. 





02/07/2012
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