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INSECURITE A OUAGADOUGOU: 2 faux gendarmes et un voleur aux somnifères aux arrêts

Le mardi 6 mai 2014, la brigade ville de gendarmerie de Boulmiougou a procédé à la présentation d’un groupe de délinquants présumés être auteurs de vols avec arme à feu, avec usurpation de fonction et d’un individu qui s’était spécialisé dans des vols avec usage de somnifères dans les cars de transports.

Le voleur aux somnifères

« Depuis un certain temps, la brigade ville de gendarmerie de Boulmiougou enregistre des plaintes récurrentes faisant état de vols d’ordinateurs portables de passagers de cars de transports en commun. Les différentes plaintes enregistrées font toujours état de ce que l’auteur utilise un somnifère pour endormir les victimes déjà ciblées afin de commettre son forfait ». C’est par ces explications que le commandant de la brigade ville de gendarmerie de Boulmiougou, l’adjudant-chef major, Kader Zouré, a introduit les échanges avec les hommes de média. Selon l’adjudant-chef major, le 30 janvier 2014, ses services ont reçu les déclarations d’un citoyen, victime de vol au cours d’un voyage. Ce dernier, a-t-il fait savoir, a confié avoir emprunté un car de transport en commun, le 30 décembre 2013, à destination de Fada N’gourma. Au cours du voyage, son voisin de siège l’a invité à manger du biscuit. Après en avoir consommé, il s’est endormi profondément. C’est à ce moment que ledit voisin s’est emparé de son sac contenant un ordinateur portable et une somme de 170 000 F CFA. A son réveil le lendemain, il a été admis au centre hospitalier régional de Fada pour des soins de désintoxication. Le même jour, a indiqué le commandant de la brigade ville de gendarmerie de Boulmiougou, ses services interpellent Adama Yéyé, en possession de l’ordinateur, objet du délit, ce dernier va alors déclarer l’avoir acquis auprès de Elie Ouédraogo, informaticien de son état. Interpellé à son tour, ce dernier va reconnaître avoir vendu l’appareil à Adama Yéyé, mais précise qu’il l’a reçu d’un homme de forte corpulence dont il ignorait l’identité. Dans leurs investigations, la brigade va parvenir à mettre la main, le 19 avril 2014, sur le mis en cause, à savoir Norbert Sawadogo en possession d’un autre ordinateur. Conduit à la brigade, celui-ci va déclarer avoir reçu les ordinateurs des mains d’un certain Moussa, un nom apparemment fictif. Les investigations vont permettre de retrouver le propriétaire du second ordinateur. Car, le 26 avril 2014, celui-ci est reçu à la brigade ville de gendarmerie de Boulmiougou où il a déclaré avoir été victime de vol dans un car sur l’axe Ouagadougou-Bobo-Dioulasso, au cours de la nuit du 18 avril 2014, dans les mêmes circonstances décrites par la première victime. Lui également termine dans une clinique pour des soins de désintoxication. Ainsi, les deux victimes reconnaissent formellement Norbert Sawadogo, comme ayant été leur voisin de siège dans le car lors de leur voyage. Toutefois, ce dernier a persisté pour nier les faits. Au regard de ces faits, le commandant de la brigade ville de gendarmerie de Boulmiougou, a invité les usagers des transports en commun, de se garder strictement de consommer des aliments que leur offre des inconnus lors de leur voyage. Par ailleurs, il a appelé les usagers à la vigilance et mieux, à dénoncer les attitudes suspectes de leurs voisins lors des voyages.

Les faux gendarmes

Le  second fait est relatif à l’interpellation de deux individus présumés être auteurs de multiples vols, avec usage d’armes à feu et d’usurpation de fonction et met en cause Issouf Sakandé alias sergent et Innocent Yaméogo, respectivement âgés de 29 et 25 ans. A en croire, le commandant de la brigade ville de gendarmerie de Boulmiougou, Kader Zouré, ces deux individus, pour commettre leurs forfaits ont eu une ingénieuse idée. «  Revêtus de l’uniforme des forces de sécurité et armés de fusils, ils mettaient à profit l’obscurité de la nuit pour se poster à des endroits stratégiques. Au moment opportun, ils surgissent de leur cachette et procède à l’arrestation des passants, prétextant un contrôle d’identité. Pendant que le porteur de l’arme tient la victime en respect, le second la fouille à la recherche d’argent et autres objets de valeurs. Une fois l’opération terminée, ils disparaissent dans la pénombre ». C’est ainsi que Kader Zouré a décliné le mode opératoire des deux suspects. En effet, le 17 janvier 2014, un citoyen s’est rendu à la brigade ville de gendarmerie de Boulmiougou pour déclarer avoir été dépossédé de sa moto modèle Jupiter dans la nuit du 16 janvier à Karpala. Ce dernier, précise que ses agresseurs étaient revêtus de tenues militaires et porteurs de fusils. Avant de disparaître dans la nature, ses deux agresseurs, lui auraient signifié de se présenter à la brigade ville de gendarmerie de Boulmiougou pour rentrer en possession de sa monture, après paiement d’une amende forfaitaire. Au regard de la récurrence de cas similaires, et grâce à la franche collaboration d’un citoyen, la sous-unité interpelle Innocent Yaméogo, le 2 avril 2014, dans le quartier Bonheur-ville. La perquisition de son domicile permet la saisie d’un fusil de chasse calibre 12, une cartouche calibre 12, et d’autres effets militaires. Son acolyte, Issouf Sakandé dit Sergent, quant à lui sera interpellé également  le même jour. A l’actif, des deux faux gendarmes, plusieurs vols, notamment 2 engins de marques Cypton et Jupiter. Le point de presse animé par la brigade ville de gendarmerie de Boulmiougou, a été l’occasion pour le commandant d’appeler la population à plus de vigilance. Aussi, a-t-il rappelé : « La gendarmerie agit toujours au grand jour et même en cas de nuit, l’emplacement et le mode d’action ne sauraient s’apparenter aux pratiques des usurpateurs » a-t-il indiqué. Il a invité la population à renforcer la collaboration avec les forces de l’ordre en dénonçant tout cas suspect au 10 10, au 16, au 17 et au 80 00 11 45.

Par G. Maurice BELEMNABA


07/05/2014
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FERMETURE DES CITES UNIVERSITAIRES DE OUAGA:Un déguerpissement sous haute surveillance policière / Les étudiants livrés à eux-mêmes

Après les manifestations des étudiants, les 30 et 31 juillet 2013, à Ouagadougou, lesquelles avaient donné lieu à des scènes dignes des plus grands films hollywoodiens, les étudiants se sont résolus finalement à quitter les différentes cités universitaires de Ouagadougou. Mais, si pour certains d’entre eux, le “déguerpissement“ se fait sans grandes difficultés, d’autres au contraire et de loin la majorité, ne savent pas encore où trouver refuge.

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Lire la suite dans Le Quotidien de ce samedi 3 août


02/08/2013
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CHEFFERIE DANS LE BOULGOU: Un trône pour deux / Quand l’exception devient la règle

Depuis maintenant quinze ans, la province du Boulgou, dans la région du Centre-est, est en proie à un phénomène des plus rares, celui du bicéphalisme au niveau de la chefferie traditionnelle.  En effet, un peu plus d’une dizaine de cantons et de villages comptent à leur tête deux chefs plus ou moins reconnus par les populations. Même si le constat fait par notre équipe de reportage, lors de son séjour dans la province du 10 au 13 mai dernier, montre une certaine cohabitation pacifique, il n’en demeure pas moins que les tensions ne se sont pas encore totalement évanouies.

L’extraordinaire est pratiquement devenu une règle. C’est l’exception qui confirme la règle comme l’auraient sans doute dit les grammairiens. En effet, dans cette contrée, il est plus coutumier de voir un village ou un  canton avec deux chefs, plutôt que d’en voir avec un seul. Sassouma, Banné, Malenga Komtoega, Niago, Mogandé, Garango (il y avait deux chefs dans cette localité jusqu’au décès de l’un deux), Loanga, Lèda… chacun de ces villages ou cantons s’est inscrit dans cette logique. Même si, à y regarder de plus près, cette situation n’est pas aussi récente qu’elle en a l’air !

L’origine du phénomène

Selon Naaba Saaga, les choses auraient commencé il y a presque 15 ans, le 26 décembre 1998. A la mort du chef du canton de Loanga, Naaba Yimdé, selon la loi de succession, les enfants du défunt devaient succéder à leur père. Mais, ceux-ci étant dans l’incapacité de le faire –l’un étant encore jeune et au lycée, l’autre bien qu’adulte ayant une maladie mentale-, les chefs des douze villages composant le canton se seraient constitués en collège pour décider de celui des deux frères qui serait le prochain chef. C’est ainsi que les deux frères, Naaba Saaga et Naaba Boulga se sont porté candidat au trône de Loanga. Après plusieurs concertations, le roi de Tenkodogo, Naaba Tigré à l’époque, celui-là même qui intronise selon la coutume, les chefs de canton, a intronisé Naaba Boulga comme le nouveau chef du canton. Mais, non contents du choix, les populations auraient, à leur tour, porté Naaba Saaga comme leur chef (voir encadré pour plus de détails). Cette situation a engendré des troubles qui ont ensuite conduit à la mort de deux personnes dont Mamoudou Kéré, retrouvé mort dans la cour royale de Tenkodogo, après avoir, dit-on, subi des corrections physiques. Depuis lors, les choses n’ont plus été les mêmes entre la famille royale de Tenkodogo et la famille Kéré, qui assure la chefferie du canton de Loanga, selon le vouloir de la population. Le pardon n’ayant pas été demandé à la famille Kéré pour la mort de l’un des siens, celle-ci aurait décidé de se retirer et de s’organiser sans tenir compte du royaume de Tenkodogo, comme cela se faisait au temps de leurs ancêtres, à en croire le chef de Loanga, Naaba Saaga.

Selon Naaba Saaga de Loanga, c’est le refus de demander pardon

à la famille Kéré qui serait à la base du bicéphalisme

au sein de la chefferie coutumière au Boulgou


Ne se reconnaissant plus sous l’autorité de Tenkodogo, Naaba Saaga a donc choisi d’introniser des chefs dans les localités de son ressort territorial.  Ce fut notamment le cas de Banné. Le moins que l’on puisse dire est que la situation tend à s’ethniciser. Elle n’est plus une question entre la famille royale de Tenkodogo et celle de Loanga, mais une histoire entre Mossé (chefs mossé) et Bissa (chefs bissa). Aussi, quand un Moaga est intronisé chef dans une localité “appartenant“ à des Bissa, aussitôt un autre chef, cette fois, bissa est intronisé et vice-versa.

Naaba Wendpouiré de Loanga a estimé

que la situation est devenue plus calme dans le canton

 

Une cohabitation plus ou moins pacifique

Si l’ensemble des chefs que nous avons rencontrés s’accordent à dire que les tensions ne sont plus aussi vivent qu’il y a quelques années, ils ne les excluent pas totalement. A Lèda, village situé à une vingtaine de kilomètres environ de Tenkodogo, la situation entre Naaba Koanga (chef intronisé par le défunt Naaba Tigré, roi de Tenkodogo) et Naaba Djigimpolé (intronisé par la population), tous deux de la famille Zampaligré n’est toujours pas au beau fixe, même si ces derniers reconnaissent qu’ils ont vu pire. Selon Naaba Koanga,  il a été intronisé par Naaba Tigré, à l’époque roi de Tenkodogo, le 26 décembre 1998 pour prendre la succession de son frère aîné et s’occuper du village de Lèda.

Du côte de Lèda, Chacun des deux chefs, Naaba Koanga et Naaba Djigimpolé

revendique la légitimité

 

« Après le décès de mon père, son fils ainé devait prendre la succession et c’est ainsi que mon grand frère a pris les reines du pouvoir pendant que j’étais en Côte d’Ivoire. Après sa mort, les sages du village m’ont appelé de venir répondre. Ils m’ont dit que je devais prendre le pouvoir, mais j’ai refusé. Après les funérailles de mon frère, ils m’ont encore appelé pour parler de la succession. Je n’ai rien dit et je suis retourné en Côte d’Ivoire. J’ai constaté qu’il y avait beaucoup de concurrents pour le trône. Je ne voulais pas que pour la succession au trône de mon père, je ne sois pas avisé, donc j’ai demandé à ce qu’on me fasse signe depuis la Côte d’Ivoire si toutefois il y a quelque chose », a-t-il confessé. C’est ainsi, a-t-il poursuivi, qu’il est rentré au pays et que les enfants de son père lui auraient confié qu’ils avaient donné son nom à Naaba Tigré. « Le jour de l’intronisation, ce fut des disputes et des injures venant de partout comme quoi je ne peux pas diriger le village. Et les opposants ont décidé de choisir leur chef », a regretté Naaba Koanga.

« Pour espérer avoir la nomination, il fallait avoir le plus de voix. A l’heure indiquée, le roi de Tenkodogo  a ordonné de prendre place et  a procédé à l’appel des candidats.  Il a rassuré  tous ceux qui étaient  présents  que la personne qui aura le plus de voix sera  élue », a expliqué Naaba Djigimpolé. « Il m’a demandé de me lever et à sa grande surprise, j’avais un grand nombre de personnes avec moi et il a  même que j’étais puissant. Ils ont voulu me forcer la main et  mes supporteurs  ont voulu répliquer. Je leur ai demandé de se calmer. Après délibération, ils n’ont pas voulu me donner le règne. Alors ceux qui étaient avec moi  ont voulu encore une fois manifester. C’est ainsi qu’ils m’ont intronisé chef », a-t-il déclaré. Avec le temps, les tensions semblent s’être apaisées, même si les populations sont toujours aussi divisées qu’il y a quinze ans. En effet, selon que vous demandez à tel ou tel autre habitant, le nom du chef change, chacun ne reconnaissant que celui à qui il s’identifie.

C’est le même cas à Loanga, mais là-bas, les choses ont été plus violentes encore. « Souvent, il envoie des gens venir nous frapper et brûler nos maisons, mais de nos jours ça a diminué, il ne vient plus chez moi », a confessé le frère aîné du Naaba Boulga de Loanga, Naaba Wendpouiré. Pour ce qui concerne les cérémonies officielles, les organisateurs font en sorte d’inviter, dans la majeure partie des cas, les deux chefs, certainement pour éviter un quelconque conflit.

Un sujet tabou

A Tenkodogo et dans la province du Boulgou en général, la situation de la chefferie est connue de tous. Tout le monde en parle, dans les débits de boisson, les cabarets, au marché, dans les gares… du moins officieusement. Mais dès que vous vous approchez de l’un d’eux pour leur demander de se prononcer sur la question, c’est à peine si on vous écoute. Si vous êtes chanceux, on vous promet une déclaration sous le couvert de l’anonymat. Mais quand vous rappeler la personne, son numéro est automatiquement hors service. En tout cas, c’est peut dire que d’affirmer que la question du bicéphalisme au sein de la chefferie dans le Boulgou est un sujet tabou. Un enseignant que nous avons rencontré est allé jusqu’à nous demander si nous voulions son malheur lorsque nous lui avons proposé de s’exprimer sur la question, même sous le couvert de l’anonymat. Or, aussi paradoxal que cela puisse paraître, toutes ces personnes attendent et prient pour qu’une solution pérenne soit trouvée à ce problème.

La résignation ou le silence complice de l’autorité

Pour une question qui date de près de 15 ans, il est plus qu’étonnant qu’elle n’ait pas encore trouvé de solution. C’est donc peut dire que d’affirmer que l’autorité, qu’elle soit coutumière ou administrative, se complait dans cette situation, préférant regarder les choses plutôt que de se mouiller ou encore de se mettre l’une ou l’autre des parties à dos en prenant une quelconque  décision. Sinon comment comprendre que dans une telle situation, qui a très souvent conduit à des troubles, voire à des morts, l’autorité reste muette ? Comme l’ont laissé entendre les chefs que nous avons rencontrés, les politiques de la région ayant très souvent besoin de leurs services et de leurs capacités de mobilisation, se plaisent à travailler indifféremment avec l’un ou l’autre d’entre eux, voire avec les deux à la fois, pour mobiliser le plus grand nombre lors de leurs meetings et autres activités politiques. « Au début, les hommes politiques étaient méfiants vis à vis de moi. Pendant les campagnes, ils viennent me demander de les aider à mobiliser. Et quand je passe mon message, tous les habitants sortent. Ce sont eux qui sont venus vers moi parce qu’ils ont leur intérêt », a confié Naaba Saaga de Loanga.

Interrogé à ce sujet, le roi de Tenkodogo, Naaba Saaga, a estimé qu’il ne pouvait pas se prononcer sur ce sujet qui fait partie des questions de grandes importances. « Si ces gens n’ont pas quoi faire et qu’ils vous reçoivent, c’est leur affaire. Ils ne cherchent que ça. Mais, nous nous sommes organisés », a clamé le Dima de Zoungra Tenga, avant d’ajouter : “ Je suis au sommet de la hiérarchie coutumière au Burkina donc je ne parle pas comme ça“. En effet, le successeur de Naaba Tigré a indiqué qu’il faut être très prudent avec la presse et que tant que toutes les dispositions ne sont pas prises, il ne pouvait dire quoi que ce soit. « Ceux qui s’empressent de parler, ça n’engage qu’eux.  Quand tu sais que tu es hors la loi, évidemment tu veux donner une bonne image de toi. Nous ne sommes pas hors la loi. Nous sommes légal et légitime. Le royaume de Tenkodogo, c’est le sommet de la chefferie, c’est le royaume père », a expliqué Naaba Saaga. Par ailleurs, il a indiqué qu’il faut que le conseil supérieur de la chefferie dont il fait partie avec le Mogho Naaba,  Naaba Kiba de Ouahigouya, le Kompiendiéli de Fada, le Dima de Boussouma se réunisse pour parler de la situation avant que lui ne donne son avis. « Ce sont des questions de grandes importances et on ne parle pas de ces questions là comme ça. Contrairement à l’administration qui est couverte, nous agissons à titre individuel. La chefferie est organisée du sommet à la base. Mais si vous avez choisi de commencer à la base, nous ne pouvons plus parler. Si vous étiez venus au sommet, nous aurions pu vous faire accompagner par un ministre à la base », a-t-il signifié.

Vite ! Une solution définitive

Avec les récents cas d’affrontements survenus le 1er mai 2010, à Komtoèga, lors de la cérémonie d’intronisation  du chef, entre les partisans de Naaba Sembdo et ceux du Naaba Tanga 2 et qui avait fait des blessés, et le cas plus éloquent de Guenon, les 1er et 2 mars 2012, dans la commune de Tiébélé (Province du Nahouri), qui avait fait une dizaine de morts, il devient de plus en plus urgent pour le gouvernement burkinabè et le ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité d’en faire l’une de leurs priorités. Une solution définitive à cette situation qui tend en pleine généralisation pourrait rapprocher davantage les populations forcées de se regarder en chien de faïence et surtout de prévenir d’éventuels conflits comme ce fut le cas tristement célèbre de Guenon.

Par Philippe Bouélé BATIONO et Ernest BOURGOU

 

 

ENCADRE

Selon que vous posiez la question à l’un ou l’autre des camps, la version est quelque peu différente. Nous vous proposons les deux versions.

Naaba Saaga de Loanga

Le défunt chef de Loanga, Naaba Yimdé, est mon frère de père et de mère. Il a laissé une charge importante de 15 femmes et de près de 80 gosses. Comme Loanga est un canton, les différents chefs de village se sont constitués en collège pour dire que cette charge ne peut pas être donnée à n’importe qui parce que n’importe quel frère ne peut pas prendre la charge d’un autre. Moi qui suis son propre frère, je ne peux pas me dérober, donc je suis dans l’obligation morale d’accepter toute la responsabilité. Par conséquent, ils ont dit que si j’accepte la responsabilité, il faut qu’on me donne le trône de mon frère. Il avait deux enfants. L’un était toujours sur les bancs et l’autre était enseignant, mais ce dernier était malade. C’est celui-là  que je visais pour lui donner la responsabilité. Mais, il avait une maladie mentale. On s’en est occupé, mais le sort en a décidé autrement. Après les funérailles du grand frère, celui qui devait s’occuper de remettre le trône au nouveau chef, à savoir Naaba Tigré à l’époque, savait que comme c’est un canton important il fallait se référer aux chefs de village pour être guidé. Il a donc convoqué les différents chefs de village qui se sont prononcé en ma faveur. En ce moment, j’étais un gendarme toujours en activité. Quand on me l’a fait savoir, j’ai eu peur, mais à cause de la charge familiale, je me suis dit que si je n’accepte pas cette responsabilité. Car, il était question de champs pour que ce monde qu’il a laissé puisse se nourrir. Comme tous les sondages étaient en ma faveur, mes chefs hiérarchiques ont approché le naaba Tigré à l’époque pour savoir s’il n’y aurait pas de problèmes, mais il a dit que c’est le gendarme que les gens ont choisi. A la dernière minute, il a voulu jouer à un double jeu parce que  mon rival était son ami de longue date. Donc, il a voulu que ce soit son ami. C’est ainsi que le jour de l’intronisation, il y a eu un tollé général et les gens on dit que si c’est comme ça, ils allaient porter aussi leur chef. Ils m’ont porté et m’ont conduit ici et on a réalisé tout ce qui était coutume à faire.

 

Naaba Wendpouiré, frère aîné de Naaba Boulga

Les deux Naaba sont du même père. C’est moi leur responsable. Nous sommes tous issus du même père (il est de la mère et du même père que Naaba Boulga, et uniquement du même père que Naaba Saaga). Le Naaba défunt était mon frère et c’est moi qui devais hériter du trône. Après sa mort, j’ai pris ses deux enfants que j’ai conduit là où on intronise. Car, après la mort d’un roi se sont ses enfants qui lui succèdent. Partout, c’est ainsi. Pendant ce temps, il (Naaba Saaga, ndlr) était à Ouagadougou. Après les funérailles, ils m’ont appelé concernant la succession et j’ai répondu que ses enfants (ceux du défunt, ndlr) sont là. L’un était enseignant. Le petit frère a déclaré qu’il allait conquérir le trône. Les deux enfants sont de la même mère. Aussi, il faisait sa campagne à l’insu des gens. Le frère du défunt a dit qu’il allait aussi se lancer à la conquête du trône. Une chose qu’on a jamais vue parce qu’à la mort d’un roi, seuls ses enfants prennent le pouvoir. Et il a dit que les enfants n’hériteraient pas du trône. Moi, j’étais le 4e enfant de mon père. Comme c’est ainsi, le Naaba de Tenkodogo (Naaba Tigré à l’époque, ndlr) m’a appelé comme quoi j’étais le fils aîné et que je devais hériter du trône. Je lui ai fait comprendre que je ne savais ni lire ni écrire et que par conséquent, il devait donner le trône aux enfants. Mais, parmi les enfants du défunt Naaba, l’un à chercher le trône mais il ne l’a pas eu. Concernant l’autre qui avait aussi une chance d’être chef, ils lui ont jeté un sort et il est tombé malade. Ainsi, mon frère cadet m’a dit que si je refusais, l’autre allait prendre le pouvoir, chose qu’il déplorait. C’est ainsi que mon frère cadet s’est mis à la conquête du trône et a été intronisé par le roi de Tenkodogo. Pendant ce temps, l’autre battait sa campagne en cachette, s’est autoproclamé Naaba. Mais, la succession n’est pas une question de vote ; le pouvoir se prend à Tenkodogo.

Propos recueillis et transcris par PBB, EB et YS

 

 


20/05/2013
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BRAS DE FER GOUVERNEMENT-SYNTSHA: Et les Burkinabè dans tout ça !

 La grève est définie comme la cessation collective, concertée du travail en vue de présenter à l'employeur des revendications professionnelles visant à l’amélioration des conditions de travail. Depuis lors, la grève, l’un des droits fondamentaux de tout travailleur aussi bien du public que du privé, a été adopté et reconnu par les pays africains, conformément au modèle européen. Or, cinquante-deux ans après leur indépendance, nombreux sont les pays africains qui foulent au pied et refusent de reconnaitre aux travailleurs ce droit qui est pourtant le leur. En la matière, les cas sont malheureusement légion ! Pour s’en convaincre, il suffit de jeter quelques œillades çà et là, notamment dans la sous-région où, des pays comme la Guinée, le Togo, le Bénin, le Sénégal, et plus récemment la Côte d’Ivoire se sont illustrés de la plus mauvaise des manières. Dans le dernier cas, le gouvernement a fait arrêter six enseignants du primaire et du secondaire, membres de l’Inter-syndicale du secteur éducation-formation (ISEF), lundi dernier, dans la capitale économique ‘’pour trouble à l’ordre public’’, tandis que d’autres, environ 500, ont vu leur salaire ‘’couper’’ pour fait de grève. Cette situation combien déplorable n’épargne malheureusement pas le pays des hommes intègres en proie, depuis bientôt cinq mois, à un bras de fer opposant le gouvernement au Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA). Le SYNTSHA, pour exiger l’annulation du licenciement de Nonguesanga Kaboré, précédemment en service au district sanitaire de Séguénéga, et le retour à Gaoua de Aoué Gomgnimbou d’où il a été affecté pour fait de grève, du 2 au 5 avril dernier. Dans la foulée, le Premier ministre, Beyon Luc Adolphe Tiao, a, lors de son discours sur la situation de la nation, le jeudi 4 avril 2013, à l’Hémicycle, a opposé le refus du gouvernement burkinabè de négocier avec le SYNTSHA, affichant une position radicale. Toute chose qui a provoqué le courroux des travailleurs de la santé humaine et animale qui ont annoncé, en réponse au PM, une nouvelle grève de 10 jours, du 23 avril au 3 mai prochain. La guerre semble donc être déclarée entre ces deux entités. Combien de temps durera encore cette épreuve de force ? Bien malin qui saura le dire. Pourtant, trois textes régissent l'exercice du droit de grève au Burkina Faso. Il s'agit d'abord de l'article 22 de la Constitution du 2 juin 1991 régissant les institutions de la quatrième République, puis de la loi no. 45/60/AN du 25 juillet 1960 portant réglementation du droit de grève des agents et fonctionnaires de l'État et enfin de la loi portant Code du travail, adoptée le 22 décembre 1992. Au regard de ces textes, difficile de comprendre la volonté du gouvernement de rester sur sa position ce, malgré les nombreux risques. En effet, même s’il n’est pas saugrenue de dire qu’il est difficile de satisfaire totalement l’homme et partant le travailleur, il n’en demeure pas moins qu’il faille pour les deux ‘’belligérants’’ trouver le temps de s’assoir autour d’une table, histoire de trouver une solution à cette situation dont les premières victimes sont les pauvres populations, surtout les plus pauvres qui paient toujours les pots cassés. Avec le nombre non négligeable de morts enregistrés lors des précédentes grèves, il convient, aussi bien pour le Syndicats national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) que pour le gouvernement burkinabè, de mettre un peu –sinon beaucoup- d’eau de leur vin. Les nombreuses sorties médiatiques à s’invectiver, ou encore à se rejeter la faute, ne sont de nature à apaiser la crise, encore moins à trouver une solution à la situation. C’est à croire que les deux parties attendent de voir une hécatombe avant de prendre une décision, ou encore de courber l’échine. Mais, ce que SYNTSHA et gouvernement semblent oublier, c’est que dans ce jeu d’échec, pour ne pas dire ce bras de fer, ce sont plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de vies humaines qui sont en jeu. Alors, si tant est qu’ils aiment leurs concitoyens autant qu’ils voudraient le laisser croire, c’est le moment de le montrer et ce, en mettant au- devant les intérêts de ces derniers qui sont également les leurs, plutôt que les leurs propres. Car, comme on le dit, la seule chose qu’on ne peut acheter, c’est la vie ! 


10/04/2013
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VATICAN: Jorge Mario BERGOGLIO nouveau pape

Le nouveau pape s'appelle Jorge Bergoglio, il est argentin et est âgé de 76 ans. Il a choisi comme nom François 1er. 


13/03/2013
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