Actu-infos

Actu-infos

RETOUR SUR EVENEMENT: 2010, l’année des affaires et des gros scandales !

 

Bilan pour bilan, 2010 a été une année riche sur le plan des affaires et des scandales. Retour sur quelques unes d’entre elles.

 

L’affaire Bougouma ou les dessous de la république

Dans l’histoire politique du Burkina, elle restera gravée dans les annales comme l’un des plus grands scandales politico médiatiques. Tant par son ampleur que par ses implications sur la gestion de la chose publique.

En effet, sauf erreur de notre part, depuis au moins 1991, c’était bien la première fois qu’un ministre en exercice démissionnait de ses fonctions, suite à des révélations sur sa vie privée. De fait, Jérôme Bougouma, ex-ministre du travail et de la sécurité sociale avait tout du cadre exemplaire : Compétent dans son domaine, le droit du travail, universitaire admis ès qualité, calme discret et courtois, il avait, pour ainsi dire, un profil sans histoire.

 Seulement voilà, la presse burkinabè a, elle aussi, gagné en maturité. Et il aura fallut des soupçons d’infidélité pour que toute l’opinion s’émeuve des dérapages sentimentaux du ministre Bougouma. Obligeant ce dernier à se mettre en réserve de la république. Et ce, contrairement à certains de ses collègues qui, eux, ont opté de faire de la résistance en restant à leur poste. Au risque de voir s’effriter le peu de crédit qui leur restait encore.

Depuis lors, l’intéressé observe un profil bas. Discret dans ses apparitions publiques, l’homme  a visiblement accusé le coup. En charge du département juridique et du contentieux dans l’équipe de campagne du candidat Blaise Compaoré, il  a fait une apparition (forcée) sur la scène ces dernières semaines. Mais cela sera-t-il suffisant pour le faire rebondir ? Wait and see.

Allianz ou le casse du siècle

Assurément au hit parade des détournements de fonds, cette affaire est un cas d’école. En effet, de mémoire de Burkinabè, jamais autant d’argent (2 milliards de F CFA) n’a été soufflé par un individu, fut-il Directeur général de société. Pourtant, c’est bien l’ « exploit » réalisé par B.J.M  dans les caisses de l’assureur Allianz, ex AGF.

Démasqué, l’ex patron aurait reconnu les faits avant d’être mis aux arrêts. Mais depuis lors,  plus rien sur le dossier ! Comme si en haut lieu, ce silence arrangeait finalement  tout le monde. Aussi bien les politiques que le monde économique.

 

 

 N’oublions pas que le présumé coupable est un proche parent du richissime Barro Djanguinaba, par ailleurs  président d’honneur de la FEDAP-BC, un mouvement associatif de soutien au président Blaise Compaoré.

Il est à noter enfin que l’Etat burkinabè, selon les indiscrétions qui ont filtré autour du dossier, se serait engagé à contribuer intégralement à la réparation du préjudice à travers le ministère de l’économie et des finances, sans que l’on ne sache véritablement les fondements d’un tel « deal ».

 

L’administration publique et ses comptes d’apothicaire

100 millions de F CFA évaporés au CHR de Dori, un camion de médicaments dont personne, semble-t-il, n’est arrivé à repérer avec exactitude la destination finale, encore moins le point de chute, des dizaines de millions de F CFA débloqués pour la communication lors d’un grand événementiel mais volatilisés comme par magie…

On peut donc le dire, l’année qui s’écoule a sérieusement mis à mal la bonne gouvernance économique au Faso. Résultat, une délinquance financière qui ne recule pas, au vu des montants parfois astronomiques que les accusés n’hésitent pas à empoigner. Pendant ce temps, les citoyens sont appelés à se serrer la ceinture.

Pauvre ASCE ! Elle a bien essayé de jouer son rôle de garant de la bonne gestion des affaires de l’Etat, en complicité avec la Cour des comptes, le gendarme des finances publiques. Mais au bout du compte, c’est à un crêpage de chignon en règle que l’opinion aura droit, suite au contrôle effectué à la Commission de l’informatique et des libertés et à l’Office national d’identification, ONI. Un désordre, que dire, un capharnaüm qui a contraint le Premier ministre, Tertius Zongo, à descendre dans la basse-cour pour y remettre de l’ordre.

12 milliards 500 millions F CFA pour une présidentielle bâclée

En 2005 la présidentielle a coûté  un peu plus de 5 milliards de F CFA. En 2010, le budget a connu une hausse de plus de 100°/°.

On s’attendait alors à une organisation qui réponde aux normes. Malheureusement, à l’arrivée, le constat est la déception, voire au gachis. Avec notamment des cartes d’électeur confectionnées dans la précipitation, incomplètes et manifestement peu respectueuses du minimum de considération requis.

 L’opération de croisement des données entre les fichiers de la Ceni et celui de l’Oni, débutée puis abandonnée en cours de route, sans explication convaincante, a sonné le glas d’un amateurisme difficilement tolérable, pour un pays qui « vend » son expertise électorale sur le continent.

Malheureusement rien ne dit que la lumière sera faite à court terme sur ces différents bruits de casseroles. Incapable de s’autosaisir, soit par manque de moyens ou de volonté ou tout simplement pour les deux raisons, la justice feint de ne rien voir. Ce qui est bien dommage.

 

Du reste, le fossé qui s’est creusé au fil des années entre le pouvoir judiciaire et le justiciable au Burkina n’a guère été résorbé. Au contraire, le déficit de confiance reste entier. En témoigne le récent rapport sur les droits humains au Burkina, produit par le MBDHP. Un rapport particulièrement accablant, tant le tableau qui y est dépeint, sans concession pour les autorités.



30/12/2010
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 73 autres membres