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SUPPORTERS BURKINABE: C’est bon, mais c’est pas arrivé !

S’il y a une chose que nul ne peut nier dans nos stades, c’est bien évidemment la mobilisation des supporters lors des matches de nos équipes nationales (et nos clubs), notamment celles du sport roi et ce, en dépit des résultats enregistrés par ces dernières. Et leur volonté d’accompagner leurs équipes en vue de leur apporter le soutien nécessaire pour les amener à se surpasser est assez visible dans les gradins : animation, cris, encouragements, injures…

Et même lorsque nos vaillants supporters se retrouvent déçus par de mauvais résultats, leur désamour ne dure pas assez longtemps : leur amour pour le sport et pour le Drapeau finit toujours par reprendre le dessus. Ne dit-on d’ailleurs pas que l’oiseau ne peut se fâcher contre l’arbre ?

La relation qui existe entre sportifs et supporters s’inscrit dans une sorte de mutualisme, chacun procurant à l’autre ce dont il a “besoin“.

Une chose mérite cependant d’être soulignée et il n’y a pas à avoir peur de le dire : les supporters
burkinabè ont encore beaucoup de chemin à faire, surtout en ce qui concerne la manière de supporter. On ne peut pas le nier, la volonté de supporter, la résolution de pousser les équipes vers des résultats probants est là. On a souvent l’impression qu’en dépit de l’organisation apparente (si organisation il y a, bien entendu) tout autour, notamment à travers l’Union nationale des supporters des Etalons (UNSE), il demeure toujours une nuée d’insuffisances. Et cela se ressent malheureusement dans les gradins et sur le terrain éventuellement. Nous ne parlerons pas de la propension qu’ont les supporters à se décourager pour presque rien. Quoi que l’on dise, supporter est maintenant devenu un métier. Et ce ne sont pas leurs homologues du bord de la lagune ébrié, eux qui ont des comités d’animation à toute épreuve qui “ambiance“ du début à la fin du match, qui
souffleront le contraire, pour ne pas faire cas de ceux des autres continents.
Bref la comparaison n’a pas à aller aussi loin, restons juste à côté de nous.

En effet, et comme cela se passe dans toutes organisations, tant que ceux-là qui ont pour mission de fédérer et d’organiser ce monde ne tairont pas leurs divergences, leur narcissisme et ne mettront pas entre parenthèses leurs intérêts partisans et égoïstes pour se mettre au service du sport et des autres, notre douzième homme, comme on le dit dans le jargon, ne restera que toujours le treizième homme de nos adversaires. Et ce rôle de douzième homme, les élèves de l’école nationale de police semblent le jouer à merveille avec certes quelques imperfections notamment au niveau de la synchronisation entre l’équipe et ses supporters.

En effet, comme cela a été très souvent constaté -et ce n’est qu’à titre indicatif, lors du match amical du 26 mai dernier contre le Bénin-, il arrive que, et cela est malheureusement dommage, nos supporters arrivent au stade vêtus des couleurs de l’équipe adverse : la majorité des supporters burkinabè étaient en jaune, couleur du Bénin, tandis que le Onze national arborait son désormais traditionnel maillot blanc. Et cela peut souvent avoir l’effet inverse sur les joueurs qui, la plupart du temps, reconnaissent leurs supporters à la couleur de leurs vêtements et non par leurs chants acharnés. Et pour parvenir à  régler ce problème qui, du reste, n’est qu’un vulgaire détail, car pouvant être réglé par un simple petit coup fil.

Il convient donc aux différentes parties (fédérations, ministère des Sports et des Loisirs, dans une moindre mesure peut-être, et responsables des supporters à qui l’on reconnait cependant le mérite de vouloir bien faire et par eux-mêmes pour montrer à l’opinion qu’eux seuls font du bon travail) de communiquer un peu plus, soit que la fédération concernée informe, dans un premier temps, l’UNSE sur les couleurs du maillot que l’équipe portera lors de son match, afin que celle-ci puisse informer à temps les supporters pour que ces derniers prennent leurs dispositions pour ne pas être en déphasage avec leur équipe. Et à l’analyse, cela n’est pas impossible à réaliser, même ici sous nos cieux.

Vivement que les différentes parties concernées se concertent afin de permettre aux supporters qui ne sont pas forcément conscients, ni comptables de ces désagréments éventuels, d’être dans les meilleurs conditions possibles pour jouer le rôle qui est et qui sera toujours le leur : pousser nos équipes nationales et nos clubs à se surpasser et offrir des lauriers aux populations qui les attendent toujours à bras et cœurs ouverts !

 

Par Philippe Bouélé BATIONO



16/06/2012
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