PREMIERE ELECTION DEMOCRATIQUE EN EGYPTE: Enfin, une nouvelle ère au pays du Pharaon
Hier, 23 mai 2012, les Egyptiens ont été appelés à choisir le successeur de Hosni Moubarak débarqué lors du printemps arabe courant février-mars 2011. Dans un climat d’ouverture démocratique, jadis inimaginable au pays des Pharaons, cette deuxième élection de toute l’histoire du pays, est la première libre et transparente que connait le peuple égyptien qui était, jusque-là, cloué sous le joug d’une monarchie incontestée. Avec ce qui est désormais convenu d’appeler printemps arabe, Hosni Moubarak, sera contraint, par des manifestants déterminés, à quitter le pouvoir. Dès lors, mis en place, un processus de transition devant accoucher d’une Egypte respectueuse des droits humains et des valeurs démocratiques. Ce scrutin, est donc le point d’orgue de cette transition placée sous l’égide du Conseil suprême des forces armées (CSFA). Sauf donc tremblement de terre, après
l’élection, les militaires remettront le pouvoir à la nouvelle autorité civile qui sera élue à l’issue du scrutin pour rejoindre les casernes.
Qui des 12 candidats en lice sortira vainqueur de cette élection qu’on peut qualifier d’historique pour un peuple qui n’a connu que les affres de la dictature et de la malgouvernance durant des décennies ?
Hier donc, les ex-locataires de la place Tahrir étaient ou presqu’au bout du tunnel de la longue et périlleuse lutte pour leur libération qu’ils ont engagée avec détermination et dévouement. Certes, cette libération a été acquise difficilement, souvent au prix de la vie de milliers d’Egyptiens qui ont péri sous une machine répressive et barbare d’un dictateur qui a tardivement
compris que l’heure de la révolution a sonné et que le temps des régimes sanguinaires et autocratiques est révolu. Surtout que durant cette période, les mutations profondes qui s’opéraient et les aspirations légitimes des peuples résonnaient au-delà de toutes les frontières. Avec donc ces acquis et ces changements opérés, le peuple du Pharaon venait de s’installer dans le panthéon de la démocratie et de la liberté dont cette élection présidentielle constitue, sans doute, le soubassement. Les populations du Nil auront donc goûté au bonheur de la vie politique surtout lorsque celle-ci est caractérisée par une liberté d’expression, source de vitalité et du dynamisme,
de toute société, de tout peuple, détenteur du pouvoir. Même si, nous concédons avec Thomas Hobbes que « l’Etat est un immense cimetière où viennent s’enterrer toutes les manifestations individuelles de la vie », nous constatons, fort heureusement, que ce sont ces manifestations individuelles de la vie qui forment l’Etat. Nous sommes donc plongés dans les eaux du Nil où plus de 50 millions d’âmes sont appelés à se manifester individuellement. Certainement qu’au moment où vous lisiez cet article, les premières tendances commenceront à tomber, mais un feed back de la campagne annonçait, d’ores et déjà un air de liberté qui faisait bouger les feuilles tout au long du plus long fleuve d’Afrique.
Cette dernière (la campagne) aura déjà auguré une vitalité démocratique tant, les débats et les contradictions nourries d’arguments permettaient au peuple de choisir le candidat le plus convaincant et capable d’assurer la destinée du pays. En démocratie, disent en effet les politologues, chacun peuple avance par contradiction surmontée, par erreur rectifiée, même si parfois les tirs à boulets rouges semblent être le jeu favori de certains acteurs. Pour autant, le peuple n’est pas dupe et qu’il est souvent capable, au-delà des apparences et des discours partisans, de détecter le vrai du faux. Notre conviction est que le peuple égyptien saura à qui donner l’onction pour être président. Du reste, à travers la campagne que les électeurs ont suivie et animée de bout en bout, chaque citoyen s’est forgé une opinion et une conviction. Durant celle-ci, les candidats sont allés de leur latin et de leur philosophie pour convaincre le maximum d’électeurs. Chacun des prétendants à la magistrature suprême jouait sur un sujet pouvant avoir une sensibilité socio-politique. Des relations
extérieures, notamment avec Israël, à l’islamisme radical, en passant par l’expérience de la gestion du pouvoir d’Etat sous l’ère Moubarak, chaque candidat, en fonction de son passif, misait gros pour courtiser l’électorat. Tant mieux donc pour le peuple qui n’attendait que cette ouverture de parole et
d’esprit. C’était donc son tour de décider dans les urnes. Pour notre part, pourvu que la sagesse anime tous les acteurs afin que le processus électoral se déroule dans des conditions faites de civilité et de maturité politique.
LR
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