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FETE DE TABASKI ET AUGMENTATION DES PRIX: Qu’ont fait nos commerçants de leur foi?

On a l’habitude de dire que les commerçants n’ont rien à faire de la charité. Si ce n’est une maxime,
c’est donc une vérité qui de plus en plus tend à s’universaliser. Surtout par ces temps qui courent, où l’économie mondiale est en récession véritable, la vie chère qui prend de l’ampleur, et surtout, et le plus effarant, dans les pays africains qui, autrefois, quoique dans les difficultés économiques,
offraient pourtant un bon vivre ensemble, dans la solidarité et le partage, valeurs légendaires dites vertus africaines. Dans un monde où le capitalisme a pris le dessus dans le fonctionnement de la communauté humaine, dans une Afrique où les mœurs s’effritent de plus en plus avec une conversion, au profit du « chacun pour soi » et au détriment et par abjuration, dirions-nous, du « tous pour un » traditionnel. En particulier, dans un Burkina profondément immergé dans les abysses océaniques du capitalisme libéral et sauvage, où une minorité seulement s’enrichit chaque jour, devant le regard surpris, honteux et indigné de la majorité misérable qui, de ses taudis, subit les moqueries et le dédain de l’aristocratie de Ouaga 2000. Dans un Burkina dont la paix sociale a pris un sérieux coup, du fait des frustrations et des blessures occasionnées par cette guerre froide entre la minorité riche, la même où le politique se retrouve être meneur dans le cercle
des affaires, ce pays où le mot intégrité n’est plus qu’un complexe d’infériorité guindée
et résonne désormais comme un aveu de faiblesse et une résignation, ce mot qui
n’est plus donc qu’un refrain galvaudé scandé par un peuple affamé à chacune de
ses torpeurs, sous l’oppression et la pression du diktat de la communauté népotiste à la fois au sommet ainsi que dans presque tous les rouages de la machine économique. Bref, dans ce Burkina où « la morale agonise ! ».
Qu’y a-t-il d’autre à dire lorsque, dans la
lutte pour la survie et l’envie de ressembler à la minorité de luxe sus évoquée, ceux du bas peuple, devenus des loups et des chauves-souris qui n’ont plus de flair et d’yeux que grâce à l’ignorance et la misère noires de leurs semblables, parce que « c’est la société qui rend l’homme méchant », des loups donc les uns contre les autres ? Une situation de l’état nature où il n’existe plus que la jungle
comme société, notre biotope !

Qu’y a-t-il encore à dire, lorsque le croyant a perdu sa foi ? Eh oui, au Burkina Faso, la foi
semble avoir des difficultés à s’accommoder aux réalités sociales insipides et intrépides. A qui la faute ? Aux croyants ? En effet, l’on a la chair de poule, en cette période où presque tous les esprits sont à la fête et que, paradoxalement, la tabaski de cette année 2012 est entrevue pourtant comme un lot d’inquiétudes pour nos familles.
En plus du fait qu’elle coïncide avec la rentrée scolaire avec son corollaire de dépenses exorbitantes, il se trouve aussi que les sillons de la vie chère sombrent tout l’horizon. C’est là tout l’espoir perdu. Car il est vraiment incompréhensible qu’en pareille circonstance, la tabaski étant une fête dite de partage par
excellence, où il est demandé à tout musulman de faire profiter aux autres,
serait-ce pour la seule journée de la fête, de ces récoltes au cours de l’année, des commerçants véreux se mettent, en toutes insouciance et intolérance, à augmenter selon leur gré, les prix des denrées de première consommation. Et nous ne saurions circonscrire le problème à la seule occasion
de la Tabaski. Puisque c’est récurrent que pendant les périodes saintes, qu’elles soient musulmanes ou chrétiennes, après une période de pénitence pourtant, curieusement, des marchands très malins qui sont toujours cachés sous des boubous ou des mentaux de pieux et de bienfaiteurs soi-disant, n’aient pas compassion de leurs semblables.

C’est à croire que les commerçants ne veulent pas donner la possibilité à leur prochain de fêter comme eux. La religion aurait pourtant voulu qu’à défaut de donner gratuitement, le croyant dont se targuent d’être nos boutiquiers et autres marchands, baissent quand même leurs marges bénéficiaires sur les articles de commerce.

La Quotidien



25/10/2012
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