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GREVE DES EMPLOYES DES BOULANGERIES WEND KONTA: « Nous ne pouvons plus continuer à subir les états d’âmes des travailleurs », Rimon Hajjar, PDG Wend Konta

Le feuilleton des mouvements sociaux que connait la chaine des Boulangeries Wend Konta ne semble pas se dérouler vers son dernier épisode. Pire, la crise a atteint son paroxysme avec la fermeture des boulangeries Wend Konta à Ouagadougou. En effet, depuis plus d’une semaine, les  travailleurs des boulangeries revendiquent,  à travers un mouvement de grève illimité, la satisfaction de leur plate-forme revendicative.  Une plate-forme revendicative que les responsables de l’entreprise jugent satisfaite sur plusieurs points et que les employés ne sont que dans une action de boycott des activités de l’entreprise. Rimon Hajjar, président directeur général de la chaine des boulangeries Wend Konta, qui a rencontré les hommes de médias, a fait la genèse du mouvement et a souligné que les employés exagèrent dans leurs revendications. 

 

« Depuis la crise sociale de 2011 qu’a connue le pays, la direction générale des boulangeries Wend Konta a du mal à gérer ses unités ». C’est en ces  termes que Rimon Hajjar, président directeur général de la chaine des boulangeries Wend Konta a introduit sa rencontre avec les  hommes de médias. Selon lui, la première manifestation date de juin 2011 où, a-t-il dit « les travailleurs ont violemment protesté contre le non renouvellement de contrats à durée déterminée de leurs collègues, arrivés à échéance ». Une situation qui a été  sauvée par l’intervention du gouvernement qui avait demandé la reprise des employés  prétextant le climat sociopolitique de l’époque.

Ensuite, a poursuivi Rimon Hajjar,  « intervient le mois suivant une grève de 96 heures pour la satisfaction de la plate-forme revendicative des travailleurs qui contenait 13 points ». En effet, suite aux négociations sous l’égide du directeur général du travail, 11 points ont eu satisfaction et les 2 autres ont été portés devant le conseil arbitral qui a rendu une décision favorable à la chaîne des boulangeries Wend Konta, a expliqué le directeur général des Boulangeries Wend Konta.  Une décision, a-t-il soutenu « qui n’a pas empêché la direction générale de poursuivre les concertations avec les travailleurs ». Lesquelles concertations  ont abouti à l’allocation, courant décembre 2011, d’une prime spéciale de soudure, représentant une augmentation de 20% de salaire.

 

Une grève qui angoisse le patron de la chaine des boulangeries Wend Konta

 

Aussi, a ajouté le directeur général, courant mai 2012,   la direction générale,  après l’organisation des élections des délégués du personnel courant mars 2012, « a offert une séance de  formation de 72 heures  aux délégués afin de mieux les outiller et renforcer leurs capacités sur des thèmes relatifs  aux droits et obligations des travailleurs et employeurs et aux méthodes de luttes syndicales ».  Une formation, selon les responsables de la société,  « qui ne semble pas avoir servi », puisque ont-ils souligné, « depuis le 21 juin 2012, une grève de zèle est pratiquée par les travailleurs, alors que leur nouvelle plate-forme était en cours d’examen ».  C’est pourquoi,  la direction générale estime que « cette grève consistait  pour les travailleurs, à ralentir volontairement le rythme du travail avec pour conséquence, la baisse des quantités de pains ».   Bien que  la direction générale ait qualifié  d’illégal le mouvement des travailleurs, elle dit avoir entamé des négociations (5 séances de 4 heures chacune en l’espace d’un mois) qui sont demeurées vaines.  « Un blocage qui fait perdre à l’entreprise un chiffre d’affaires de près de 50% », a estimé Rimon Hajjar.   Pire, a-t-il regretté, « aujourd’hui les travailleurs tentent de faire croire à l’opinion publique qu’ils effectuent des heures supplémentaires sans rémunération ». Pourtant, a rectifié le PDG,  « un boulanger devrait produire en moyenne l’équivalent de 100 kg de farine, soit un pétrin au cours de sa tranche horaire de travail qui est de 7 heures 40 mn ». Si une équipe de 10 boulangers, a expliqué le patron des boulangeries Wend Konta, « produit 20 pétrins, la production supplémentaire au-delà de la moyenne requise,  est rémunérée séance tenante ». « Dans notre exemple, il y aura 10 pétrins supplémentaires payés à 800 F CFA par pétrin, soit 8 000 F CFA à répartir entre les 10 membres de l’équipe ». Foi du PDG.

Quant aux heures de travail qu’invoquent les travailleurs, le directeur général reste ferme, « il est indéniable que la chaîne des boulangeries Wend Konta n’a pas pu fonctionner depuis une vingtaine d’années avec des horaires qui ne respectent pas les normes, surtout que le règlement intérieur qui fixe lesdits horaires a été enregistré à l’inspection du travail ».

Pour les responsables de la chaine des boulangeries Wend Konta, beaucoup d’efforts ont été faits par la direction générale sans que les travailleurs ne reviennent à la raison. « Ils sont allés jusqu’à demander la démission du directeur des ressources humaines ». Ce dernier,  aux dires du directeur général,  a délibérément choisi de partir, car sa sécurité était menacée.  Malgré que cette situation ait laissé peu de choix au directeur général, il dit avoir demandé aux travailleurs de signer un protocole de paix d’une durée d’un an au cours duquel,  tous les problèmes seront réglés de façon consensuelle sous l’égide des pouvoirs publics et de leur centrale syndicale.  Là aussi, a-t-il souligné,  les employés ont refusé. « Nous ne pouvons plus continuer à subir les états d’âmes des travailleurs », a tranché Rimon Hajjar pour qui, « face aux risques de dérapages que peuvent entrainer ces manifestations, nous avons décidé de maintenir ces fermetures par un lock-out, jusqu’à ce que les conditions de sécurité et de paix sociale soient réunies ».

 

YIM 




10/07/2012
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