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BRAS DE FER GOUVERNEMENT-SYNTSHA: Et les Burkinabè dans tout ça !

 La grève est définie comme la cessation collective, concertée du travail en vue de présenter à l'employeur des revendications professionnelles visant à l’amélioration des conditions de travail. Depuis lors, la grève, l’un des droits fondamentaux de tout travailleur aussi bien du public que du privé, a été adopté et reconnu par les pays africains, conformément au modèle européen. Or, cinquante-deux ans après leur indépendance, nombreux sont les pays africains qui foulent au pied et refusent de reconnaitre aux travailleurs ce droit qui est pourtant le leur. En la matière, les cas sont malheureusement légion ! Pour s’en convaincre, il suffit de jeter quelques œillades çà et là, notamment dans la sous-région où, des pays comme la Guinée, le Togo, le Bénin, le Sénégal, et plus récemment la Côte d’Ivoire se sont illustrés de la plus mauvaise des manières. Dans le dernier cas, le gouvernement a fait arrêter six enseignants du primaire et du secondaire, membres de l’Inter-syndicale du secteur éducation-formation (ISEF), lundi dernier, dans la capitale économique ‘’pour trouble à l’ordre public’’, tandis que d’autres, environ 500, ont vu leur salaire ‘’couper’’ pour fait de grève. Cette situation combien déplorable n’épargne malheureusement pas le pays des hommes intègres en proie, depuis bientôt cinq mois, à un bras de fer opposant le gouvernement au Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA). Le SYNTSHA, pour exiger l’annulation du licenciement de Nonguesanga Kaboré, précédemment en service au district sanitaire de Séguénéga, et le retour à Gaoua de Aoué Gomgnimbou d’où il a été affecté pour fait de grève, du 2 au 5 avril dernier. Dans la foulée, le Premier ministre, Beyon Luc Adolphe Tiao, a, lors de son discours sur la situation de la nation, le jeudi 4 avril 2013, à l’Hémicycle, a opposé le refus du gouvernement burkinabè de négocier avec le SYNTSHA, affichant une position radicale. Toute chose qui a provoqué le courroux des travailleurs de la santé humaine et animale qui ont annoncé, en réponse au PM, une nouvelle grève de 10 jours, du 23 avril au 3 mai prochain. La guerre semble donc être déclarée entre ces deux entités. Combien de temps durera encore cette épreuve de force ? Bien malin qui saura le dire. Pourtant, trois textes régissent l'exercice du droit de grève au Burkina Faso. Il s'agit d'abord de l'article 22 de la Constitution du 2 juin 1991 régissant les institutions de la quatrième République, puis de la loi no. 45/60/AN du 25 juillet 1960 portant réglementation du droit de grève des agents et fonctionnaires de l'État et enfin de la loi portant Code du travail, adoptée le 22 décembre 1992. Au regard de ces textes, difficile de comprendre la volonté du gouvernement de rester sur sa position ce, malgré les nombreux risques. En effet, même s’il n’est pas saugrenue de dire qu’il est difficile de satisfaire totalement l’homme et partant le travailleur, il n’en demeure pas moins qu’il faille pour les deux ‘’belligérants’’ trouver le temps de s’assoir autour d’une table, histoire de trouver une solution à cette situation dont les premières victimes sont les pauvres populations, surtout les plus pauvres qui paient toujours les pots cassés. Avec le nombre non négligeable de morts enregistrés lors des précédentes grèves, il convient, aussi bien pour le Syndicats national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) que pour le gouvernement burkinabè, de mettre un peu –sinon beaucoup- d’eau de leur vin. Les nombreuses sorties médiatiques à s’invectiver, ou encore à se rejeter la faute, ne sont de nature à apaiser la crise, encore moins à trouver une solution à la situation. C’est à croire que les deux parties attendent de voir une hécatombe avant de prendre une décision, ou encore de courber l’échine. Mais, ce que SYNTSHA et gouvernement semblent oublier, c’est que dans ce jeu d’échec, pour ne pas dire ce bras de fer, ce sont plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de vies humaines qui sont en jeu. Alors, si tant est qu’ils aiment leurs concitoyens autant qu’ils voudraient le laisser croire, c’est le moment de le montrer et ce, en mettant au- devant les intérêts de ces derniers qui sont également les leurs, plutôt que les leurs propres. Car, comme on le dit, la seule chose qu’on ne peut acheter, c’est la vie ! 



10/04/2013
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