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BRAQUAGE DANS UNE BANQUE DE LA PLACE: Les premières conséquences de la radiation

Comme nous l’annoncions dans l’une de nos éditions précédentes, avec la salve des radiations des militaires et des policiers, il fallait s’attendre inévitablement à une recrudescence du grand banditisme. Hélas, ce que l’on craignait est en train de se réaliser sous nos cieux après quelques mois seulement. Rien que le mercredi 11 avril 2012, un ex-bidasse a braqué  une banque de la place, kalachnikov en main, emportant  une importante somme d’argent. Comme le célèbre acteur de la bande dessinée Zoro, il n’a eu d’autre signature que de dire au président du Faso que c’était lui.  C’est comme s’il se donnait en immolation, car il est évident qu’il sera rattrapé par son acte, son identité étant connue. C’est qu’après sa radiation des rangs de l’armée nationale, cet homme, comme on le dit dans le jargon populaire est  «  un cabris mort qui n’a pas peur de couteau ».  Et c’est justement ce genre de criminels dont la société doit redouter car ils ont une capacité de nuisance à l’extrême. N’ayant plus rien à perdre, ils peuvent commettre les crimes les plus inimaginables possibles juste dans l’intention de se faire entendre.    Les premières conséquences de la radiation des militaires et des policiers se font sentir. Pourtant, les autorités avaient rassuré les populations sur leur capacité à maitriser la situation. Hélas,  l’autorité de l’Etat a foutu le camp. Le plus dur, sommes-nous tenté de dire,  est que le pire reste à venir. La marche des femmes des militaires détenus suite aux mutineries laisse clairement entrevoir que l’Etat a occasionné des centaines de crève- la -faim dans la société burkinabè sans en avoir une totale maîtrise. Et que faire quand, dans l’ombre beaucoup d’aigris préparent la vengeance, se sentant trahis par leurs compagnons d’arme ?  Le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, Jérôme Bougouma, a reconnu lors de son passage à l’Assemblé nationale, que le taux de criminalité avait  augmenté sensiblement entre 2011 et 2012. Depuis la mutinerie, pas moins de 36 attaques ont été perpétrées sur le territoire burkinabè. Après la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, les mutineries au premier semestre de 2011 et tout récemment la rébellion touareg au Mali, les armes circulent comme des petits pains partout. Avec tous ses ingrédients, si la mayonnaise prenait, le Burkina se verra transformé en  un véritable far-West où le banditisme aura pignon sur rue. Mais tout  compte fait, l’Etat a une énorme responsabilité   de rétablir l’ordre et de prévenir tous les cas de banditisme. Le maillage du territoire national en forces de sécurité et de l’ordre doit être renforcé. Cela passe évidemment par une mise à disposition des policiers et gendarmes de moyens adéquats, car dans certains cas, les bandits disposent de moyens plus adéquats. Dans bon nombre de brigades de  gendarmerie et commissariats de police, les fichiers ne sont pas toujours à l’aune des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Dans ce cas, il est difficile de suivre dans les moindres détails les mouvements des bandits.    Il est aussi du devoir de l’Etat burkinabè de surveiller attentivement les faits et gestes de tous les militaires et policiers radiés. Cela est certes un exercice difficile, mais nécessaire pour assurer à tout moment la sécurité dans le pays. Sans présager du mauvais esprit de tous les radiés, il est prudent d’avoir un œil ouvert sur eux pour parer à toute éventualité.


Le Quotidien



12/04/2012
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