MODIFICATION DE TEXTES A LA CAF: A quoi jouent Issa Hayatou et ses ouailles ?
« Tout candidat aux élections à la présidence de la Confédération africaine de football, outre les compétences nécessaires, devra être ou avoir été membre du comité exécutif de la CAF », c’est ce que proposait la Fédération algérienne de football (FAF), dans une lettre en date du 20 juin 2012 adressée à la CAF. Une proposition que la FAF et son président Mohamed Raouraoua rêvent de voir adopter le 3 septembre prochain, aux Seychelles, lors de l’assemblée générale extraordinaire de la Confédération africaine de football (CAF). Et pour cause, poursuit le courrier, “la CAF est devenue une très grande institution qui gère de prestigieuses compétitions africaines qualificatives aux grandes compétitions internationales organisées par la FIFA telles que la CAN, le CHAN, la CAN cadet, junior et féminine, le Futsall, le Beach Soccer, les compétitions de clubs…“ Des raisons qui, il ne faut pas avoir peur de le dire, ne tiennent pas du tout la route !
Mohamed Raouraoua,
président de la Fédération algérienne de football (FAF)
La grandeur de l’instance dirigeante du football africain à quoi semble tant tenir Mohamed Raouraoua ne date pas d’hier, encore moins d’aujourd’hui ! Pourquoi alors est-ce maintenant, à seulement quelques mois des élections à la présidence de la CAF, prévues pour mars 2013, que le président de la Fédération algérienne de football choisit d’introduire sa proposition de modification des statuts, qui, comme par hasard, se résument aux conditions d’éligibilité du président de la CAF ?*
Le président Issa Hayatou
A qui pourrait bien profiter “crime“ ? Cela cache mal la réelle intention de la FAF et par delà de la CAF ! En effet, il n’est point besoin d’être érudit, encore moins devin pour le savoir. Cette mesure exclusive et discriminatoire sert forcément l’actuel président Issa Hayatou et ses lieutenants qui, s’ils parvenaient à faire passer ce texte, règneraient sur l’Instance ad vitam aeternam. Car, il faut le rappeler, ce nouveau critère exclurait systématiquement plus des deux tiers (2/3) des présidents de fédérations, soit 41 présidents sur les 54 que compte la CAF, notamment l’Ivoirien Jacques Bernard Anouma, candidat déclaré à la présidence de la CAF, membre du comité exécutif de la FIFA, au profit d’une petite dizaine de personnes fussent-elles membres du comité exécutif. Ainsi, pour postuler à la présidence de la CAF, il faudra faire partie du lot de cette minorité. Où est donc passé l’intérêt général ? Ont-ils déjà oublié avoir juré de servir et de travailler pour le développement du football africain qu’ils ont promis de mettre au premier plan, au devant de leurs propres intérêts ? On en arrive même à se demander si Mohamed Raouraoua a bien pris connaissance du contenu du courrier avant que celui-ci ne sorte de la FAF, tellement cela parait invraisemblable. Quoi qu’il en soit, cette proposition est malheureusement un grand recul, pour ne pas dire un gigantesque bond de plusieurs décennies en arrière. Comment comprendre qu’après plus d’un quart de siècle passé à la tête de la CAF (il est aux affaires depuis 1988), le sexagénaire camerounais semble vouloir toujours s’accrocher à son fauteuil (même s’il y a pris goût), au lieu de prendre volontairement une retraite bien méritée et laisser les jeunes à la mémoire plus fraîche et pleine d’idées prendre la relève ! Mais, cela est-il vraiment étonnant ? C’est un comportement typiquement africain, serait-on forcé de dire. Ainsi, à l’image de ces modèles fort peu recommandables que sont les présidents-dinosaures africains, Issa Hayatou en est arrivé au point de vouloir s’accaparer et “patrimoiniser“ ce bien (la CAF) qui, du reste, est celui de tous les Africains, sans distinction et non le sien et celui de ses ouailles. Ce n’est d’ailleurs pas une surprise que de courageux présidents de fédérations de football, à l’image de ceux de l’Afrique du Sud, du Sénégal et du Burkina, ou encore son propre compatriote et ancien gardien international, Joseph Antoine Bell aient fermement dénoncé cette décision.
Il appartient donc à l’actuel président de la CAF dont la qualité du travail à la tête de l’instance a été d’ailleurs reconnue, et à ses collaborateurs de revoir leur copie et d’aller à des élections libres, transparentes, ouvertes, crédibles et avec tous les candidats désireux d’y prendre part en mars prochain, pour le grand bonheur des Africains et le développement du football africain !
Par PBB
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