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REDEVABILITE DES GOUVERNANTS A LA BASE:L’urgence d’un vrai débat entre tous les acteurs

Ces derniers mois, de nombreuses manifestations hostiles à des exécutifs régionaux et locaux ont été enregistrées dans notre pays. Ce fut le cas dans le Yatenga ou l’ex-Gouverneur Viviane Yolande Compaoré a eu maille à partir avec les autorités coutumières. En particulier avec Naba Kiiba, le roi du Yatenga. Ce dernier, on s’en souvient encore, avait fustigé dans un violent réquisitoire, l’attitude de la première. A cette occasion, il n’avait pas été tendre dans ses propos. La suite on la connaît puisque l’ex-Gouverneur a finalement été remercié. Du reste, le Roi du Yatenga avait été très clair. Si le Gouverneur n’avait pas été rappelée par sa hiérarchie, c’est lui-même en personne dit-il, qui aurait pris ses responsabilités en faisant partir le Représentant de l’Etat. Car pour lui, il est tout simplement inacceptable qu’elle veuille se mêler de choses qui ne la regardent pas. Surtout lorsqu’il s’agit de désignation de chef dans la zone. A Kindi également, et comme nous le relations dans notre édition d’hier, ce sont les populations qui réclament à leur tour, le dégagement de leur maire. Sa faute, avoir osé interféré dans les affaires de chefferie. Thomas Bagamzanré c’est de lui qu’il s’agit, est accusé d’avoir instrumentalisé une partie de ses administrés dans le but de faire partir leur Chef. Extrait : « c’est une offense grave de la part du maire que d’organiser une manifestation pour désavouer ainsi le Chef de Kindi », s’est emporté un manifestant. Dès lors, ils refusent catégoriquement que le concerné revienne au devant des affaires de la commune. Bien entendu, le présumé coupable nie toutes les accusations portées contre lui. Sauf qu’il est présentement « réfugié » à Ouagadougou, et que dans l’état actuel des choses, il a plus intérêt à garder de la distance pour éviter d’envenimer la situation. Le cas de Kindi, ce n’est un secret pour personne, n’est pas le seul à avoir fait l’actualité. Un peu partout à travers le pays, des maires ont été ainsi chassés et renvoyés par leurs administrés. Ce qui à première vue, pourrait paraître conforme au principe de la redevabilité qui doit guider l’action des autorités. Perçu sous cet angle, les populations ont, à l’évidence, le plein droit d’exiger des comptes. Et le cas échéant de contester (par des voies légales et pacifiques) les décisions de la puissance publique. Surtout si celles-ci ne leur semblent pas conformes à ce qu’elles attendaient. On peut dès lors comprendre cette fièvre démocratique qui se manifeste à la base. Il demeure cependant une inquiétude de taille. A savoir celle d’une remise en cause systématique, dictée par le « dégage tout de suite et maintenant ». Et ce, alors même qu’il existe des cadres légaux à travers lesquels les citoyens peuvent s’exprimer. C’est le cas par exemple des élections, qu’elles soient locales ou nationales, et qui constituent un moment privilégié pour sanctionner (positivement ou négativement) un dirigeant. Mais en même temps, faut-il garder une autorité en poste en dépit du fait qu’elle n’est plus en odeur de sainteté avec les citoyens dont elle a la charge ? Accéder à la demande de la vox populi que l’on dit être la vox dei ne risque-t-il pas de faire jurisprudence ? Autant de questions qui, à notre avis, militent urgemment en faveur d’un vrai dialogue sur la démocratie à la base. Les crises actuelles interpellent à la fois le gouvernement mais également les partis politiques quant aux choix des hommes et des femmes qu’ils proposent pour assurer la gestion du pouvoir. Gérer une communauté d’individus demande, à l’évidence, plus que le simple volontarisme politicien. On l’aura compris, ces accusations maintes fois répétées d’immixtions dans la gestion du pouvoir traditionnel par les gouverneurs ou les maires ne doivent en aucun cas être banalisées. Elles méritent d’être mieux appréhendées dans toute leur dimension à la fois politique, sociologique, économique et culturelle. Car leur récurrence rend indispensable une remise à plat du système si l’on veut éviter de toujours refaire la roue. La Rédaction


14/07/2011
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