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ESCROQUERIE DU PASTEUR GHANEEN: Les responsables aux arrêts

Les deux hommes impliqués dans une affaire de cybercriminalité qui a vu un pasteur ghanéen spolié de plusieurs millions de F CFA connaissent leur sort depuis le 3 juillet 2012. En effet, le tribunal a condamné Mbiachere Arreyakpow alias San Patrick Omegha, de nationalité camerounaise, à 36 mois de prison ainsi qu’au paiement de la somme de  40 millions de F CFA, y compris les 35 millions escroqués au pasteur. Tandis que son supposé complice, James Obriew alias Ahmed Kaboré, nigérian, lui a été relaxé. 

 

Le pasteur Ghanéen qui s’est fait escroquer près de 40 millions de F CFA, dans le cadre d’une cybercriminalité montée par deux individus, en complicité avec une prétendue veuve et sa fillette. Finalement, nous sommes parvenu à identifier quelques acteurs de cette affaire, suite à l’arrestation ainsi qu’au jugement des présumés escrocs. La victime, du nom de Godfred Acheampong, un pasteur d’une mission anglicane de Bibiani dans la région est du Ghana, a dû séjourner plus longtemps à Ouagadougou, pour les besoins de la procédure judiciaire. Selon lui, ses bourreaux, un Camerounais se faisant appeler San Patrick Omegha, et un Nigérian du nom de James Obriew, alias Ahmed Kaboré, se faisaient passer pour un avocat, en ce qui concerne le Camerounais dont le nom vrai serait du reste Mbiachere Arreyakpow, tandis que son complice était donné pour expert comptable travaillant à l’agence nationale de la banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO). Mais, c’est avec une dame que le pasteur aurait d’abord pris contact, via mail, avant de faire connaissance avec les deux hommes.

 

Le pasteur ghanéen Godfred Acheampong

a perdu plus de 35 millions de F CFA dans l’affaire 

 

La dame, répondant au nom de Chantal Diarrah Koudou, qui reste toujours introuvable, à part ses photos que nous vous présentons ici, lors de ses échanges électroniques avec le pasteur, s’est présentée comme étant une veuve, mère d’une fillette du nom de Kady. La dame aurait sollicité l’aide du pasteur, en prétextant que parce qu’elle aurait refusé de se remarier à un frère de son défunt mari, la belle-famille lui aurait retiré tout l’héritage laissé par le disparu. Toutefois, elle aurait également signifié être en connaissance d’une forte somme, 19.5 millions de dollars US, gardée par son défunt mari à la BCEAO. Pour qu’elle et sa fille puissent entrer en possession de ladite somme, il aurait fallu de longues procédures administratives qui d’ailleurs nécessiteraient de grosses dépenses financières. Et c’est en cela que l’aide du pasteur était nécessaire. De sa bonne volonté, Godfred Acheampong, le pasteur, n’a pas hésité à effectuer le déplacement à Ouagadougou, pour voir Chantal Diarrah Koudou, en vue de vérifier l’histoire de celle-ci. Lors de sa première visite à Ouagadougou, le 6 décembre 2011, le pasteur a tout de suite reconnu les deux personnes, « la dame et sa fillette », qu’il avait vues sur les photos. Dame Chantal aurait ainsi profité pour lui présenter son avocat, le nommé Patrick Omegha, de même que l’expert en finances chargé de suivre le dossier au niveau de la banque, Ahmed Kaboré. Désormais, c’est avec ces deux hommes avisés que le pasteur devait correspondre pour toute éventuelle collaboration. Et c’est ainsi que, de retour dans son pays, le Ghanéen a donc expédié à « l’avocat », en plusieurs tranches, la somme de 35 millions de F CFA, collectée auprès de ses amis ainsi que grâce à un prêt bancaire.

 

 

La prétendue veuve appelée Chantal Diarrah Koudou,

et « sa fille » répondant au nom de Kady,

toutes complices de l’arnaque restent jusqu’à présent introuvables 

 

Le pasteur s’est rendu compte de l’arnaque lorsque plus tard il recevra l’appel téléphonique d’un monsieur du nom de Kennek Koffi, un Ivoirien vivant à Dakar, semble-t-il. Dans leurs échanges, Kennek Koffi expliquera au pasteur qu’il a été victime d’une grosse arnaque. Kennek Koffi ne s’est pas non plus gêné de faire comprendre au pasteur qu’il est membre d’un même réseau d’escrocs avec Mbiachere Arreyakpow et James Obriew. Sans doute, c’est parce qu’il se serait senti floué par ses amis dans le partage de l’argent qu’il a voulu, dans un élan de vengeance, avertir le pasteur. Dès lors, le pasteur n’a pas hésité un seul instant pour prévenir la police de Paga, à la frontière Ghana / Burkina. Les agents de ce poste de police ont alors filé l’affaire au commissariat central de Ouagadougou qui à son tour a actionné la brigade de Bogodogo qui a finalement monté un scénario en complicité avec la victime, pour parvenir à mettre la main sur les deux escrocs. Leur arrestation a eu lieu le 13 juin 2012 dans une chambre d’hôtel, à l’auberge Le Lion dort précisément au secteur 30 de Ouagadougou.

Selon le pasteur, une fois au procès, le Nigérian, James Obriew, alias Ahmed Kaboré, le soi-disant expert en finances, a nié sa complicité dans l’affaire. D’ailleurs, il a complètement refusé de reconnaitre tout lien quelconque entre lui et le Camerounais, Mbiachere Arreyakpow dit Patrick Omegha, le soi-disant avocat et qui, en fin de compte, n’a été que le seul interlocuteur direct, depuis le début des transactions financières effectuées par le Ghanéen. Pour cette implication directe donc, Mbiachere Arreyakpow a écopé d’une peine d’emprisonnement de 36 mois, assortie d’une amende de près de 40 millions de F CFA qui comprend également la somme transférée par la victime. Selon le pasteur qui est finalement rentré au Ghana le vendredi dernier, un inventaire des biens du condamné devrait lui permettre de recouvrer une partie de la somme escomptée par le tribunal.

 

LFS




10/07/2012
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