CONDAMNATION DE CHARLES TAYLOR A 50 ANS DE PRISON: Un procès historique pour une peine historique
Ça y est ! C’est fait !
Après le marathon de 6 ans qu’a duré son procès, l’ancien président libérien, Charles Taylor, a été condamné à 50 ans de prison ferme par les juges du tribunal spécial pour la Sierra Léone. Même si les victimes de la boucherie auraient espéré une peine plus lourde, ce verdict aura tout de même été accueilli sur fond de victoire par les martyrs de la boucherie de l’ex-homme fort de Monrovia.
En effet, dix ans durant, entre 1991 et 2001, il a armé le Front rebelle uni (RUF) de Fodé Sanko, en Sierra Leone. Pendant cette décennie également ses hommes ont violé, mutilé, tué et
enrôlé des centaines d’enfants soldats. Ces derniers, armés et drogués, sillonnaient la capitale, Freetown pour commettre les atrocités les plus inimaginables que l’humanité n’ait encore connues depuis la chute d’Adolphe Hitler.
L’horreur, c’est ce que les bandits armés de Charles Taylor ont commis durant des années et les images toujours fraîches dans les mémoires individuelles et collectives choquent toujours les âmes sensibles.
Face à cette situation, la condamnation de leur bourreau sonne donc comme une délivrance pour les parents des victimes et ce, même si cette condamnation ne pourra malheureusement pas ramener ceux-ci à la vie. Toute fois, c’est une condamnation historique dans la mesure où c’est la première fois qu’un ancien chef d’Etat africain, ou encore le premier chef d’Etat tout court, est jugé et condamné pour des crimes commis pendant l’exercice de son pouvoir, Slobodan Milosevic ayant rendu l’âme avant le verdict de son procès. En attendant les procès de Laurent Gbagbo ou encore d’Omar El Béchir, toujours en cavale, le verdict du procès du boucher de Monrovia constitue un espoir pour les populations victimisées dans la mesure où cela laisse croire (à coup sûr) que jamais plus
des chefs d’Etat, les Africains en particulier, ne s’hasarderont à s’adonner à des actes empreints d’une telle immondice, avant d’y avoir réfléchi par deux fois. Car, la Haye plane désormais sur leur
tête comme l’épée de Damoclès !
Par PBB
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