L’année la plus trouble depuis le début du 3e millénaire
Ce numéro que vous tenez entre les mains est le dernier de l’année 2011 et évidemment, nous vous donnons rendez-vous pour l’année 2012 qui s’annonce. Ceci dit, cette année qui s’achève a été qualifiée par tous les observateurs comme étant celle qui a connu le plus de troubles depuis le début du 3e millénaire. Du printemps arabe en passant par les successions douloureuses à la tête de certains Etats au Sud Sahara à la catastrophe nucléaire au Japon, à l’affaire DSK jusqu’à la crise financière, le monde n’a été servi que de successions d’événements douloureux. Sans doute, 2011 sera à jamais gravé dans les mémoires individuelles et collectives et nos historiens auront dans les années à venir de la matière à commenter.
Le Burkina pour circonscrire notre analyse n’a pas été en reste des épreuves difficiles que nous a servies cette année qui s’achève. Alors que le pays des Hommes intègres, à l’entame du mandat du président Blaise Compaoré, n’avait que l’émergence comme leitmotiv, une crise, partie de Koudougou, secoue tout le territoire national. Dès lors, les événements s’enchaînent les uns après les autres. Pour le premier des Burkinabè, Blaise Compaoré qui venait de prêter serment, c’était assurément le scénario imparfait et improbable. Celui auquel il n’avait sans doute pas pensé au regard de l’allure que prenait la crise qui devenait de plus en plus insoutenable. Sans exception, toutes les couches socio-professionnelles dénichent leur plate-forme revendicative et mettent le pouvoir de la 4e République dans une position inconfortable.
2011 a corroboré toutes les thèses selon lesquelles, le pouvoir de Ouagadougou est sur du sable mouvant et que le silence des populations ne veut pas forcément dire que les conditions de vie de celles-ci sont admirables. 2011 a démontré que la Taxe de développement communal (TDC), la police universitaire étaient des lois suffisamment impopulaires. Il aura fallu donc cette profonde crise pour que le gouvernement se résolve à suspendre toutes ces mesures, jadis chantées par certains « vouvouzélateurs » zélés de la République comme étant des lois qui répondent aux attentes du peuple burkinabè. 2011 a été l’occasion pour la population de savoir que le poste de directeur général d’une société d’Etat ne s’obtient sur concours, mais sur nomination. En effet, à la faveur de la crise, certains directeurs généraux ayant passé plus d’une décennie à la tête des sociétés d’Etat ont été purement et simplement débarqués.
2011 a vu des barons de la République sauter comme des fusibles
2011, a été l’année où la justice burkinabè a été sommée par la pression populaire de juger une affaire aussi sensible comme celle de l’élève Justin Zongo.
2011 a vu le président du Faso, sous les tirs de sa garde, quitter son palais pour se refugier d’abord, dit-on, à l’ambassade de France, ensuite dans sa résidence privée au village.
Toute une succession d’événements qui ont jalonné l’année. C’était prévisible au regard de la gouvernance qui avait été servie durant des années et il aura fallu cette goûte d’eau pour faire déborder le vase. Ne perdons pas de vue que la crise sociale était profonde et nul ne peut prouver le contraire car, à dire vrai, la population dans sa majorité était tenaillée par les affres de la vie chère. Une minorité bourgeoise qui, à travers son train de vie très exagéré, narguait le peuple affamé et sans repère. Le fossé entre le pauvre et le riche ne cessait de s’agrandir ; la vie chère était devenue insupportable. La population ne savait plus à quel saint se vouer. C’est dire donc, la crise n’a été que révélatrice d’une mauvaise gouvernance et une répartition inéquitable des richesses. Partout où sévissent les injustices, la corruption, le peuple finit par se lever et revendiquer ses droits. Ce n’est ni moins, ni plus ce qui est arrivé au Burkina durant l’année qui va s’écouler. Pourvu donc que les leçons soient tirées et que nos dirigeants en prennent conscience. Surtout que les défis à relever en 2012 sont énormes, divers et multiples. Et c’est déjà dans 48 heures.
La Rédaction
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