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LIBYE : EN ATTENDANT LES TUERIES PAR MILLIERS: Silence, les puissances occidentales réfléchissent

« Dans la recherche de la paix, de la vraie paix, de la paix juste et durable on ne doit pas hésiter un seul instant, à recourir, avec obstination au dialogue ».  Cette assertion du l’ancien président ivoirien, Houphouët Boigny a tout son sens dans un monde qui se réclame policé.  Dans les placards du building des Nations unies où convergent toutes les opinions du monde, ce n’est que les valeurs de la démocratie et d’une société empreinte de civilité et de bon sens qui s’y trouvent. Mais paradoxalement, les agissements des uns et des autres, notamment des grandes puissances occidentales, nous donnent la fâcheuse impression de nous rendre à l’évidence que le monde est bâti sur du faux. La seule raison qui guide est celle des intérêts et de la volonté des Occidentaux d’imposer leur légendaire impérialisme aux Etats faibles.  Malheureusement, cette caporalisation des Etats faibles est plus remarquée en Afrique dont le plus récent se déroule en Libye. Dans ce pays précisément, si tout le monde s’accorde à dire que le régime de Mouammar Kadhafi est le moins respectueux des valeurs des droits humains, il faut tout de même déplorer l’intervention armée des puissances occidentales. On n’a point besoin de rappeler que là où les armes raisonnent, il faut forcément s’attendre à un chaos.  De même, jamais, on ne peut obtenir la démocratie par les canons. Tant qu’il faut passer par les armes pour installer un pouvoir, le monde ne connaitra jamais une paix définitive, étant entendu que cela voudrait dire que c’est le plus fort qui dictera sa loi sur le plus faible. 

Autrement dit, le comportement des puissances étrangères donne un goût d’inachevé de bonne foi dont elles se ragaillardissent d’être les seules détentrices. Il suffit de regarder ce qui se passe en Libye pour se perdre en conjectures. On ne sait plus ce que veulent nos donneurs de leçons.  De façon épidermique, les puissances occidentales avec la France et les Etats-unis en tête, ont installé une force coalisée pour affaiblir l’arsenal militaire du guide libyen. Officiellement, il avait été dit que la force de la coalition avait pour objectif de créer une zone d’exclusion aérienne afin de prévenir toute attaque de l’armée libyenne contre la population civile. Ce qui a ouvert le boulevard à l’armée de la coalition pour  bombarder tous azimuts l’arsenal militaire du guide. De même, cette exclusion aérienne a permis aux insurgés, retranchés jusque-là à Benghazi de reprendre du souffle et de gagner encore quelques kilomètres; l’objectif étant d’arriver dans la capitale politique pour la prise totale du pouvoir.

Mais, de nos jours, nous assistons à un imbroglio de la situation. Puisque les insurgés qui voulaient compter sur les forces coalisées de l’Occident pour avancer peinent à progresser. Puisque le 5 avril dernier, les forces pro-Kadhafi ont soumis, grâce à des tirs nourris d'artillerie, les insurgés à replier aux portes de Brega. Mieux, il semble qu’elles (les forces pro-Kadhafi) ont poussé de nombreux insurgés à regagner précipitamment Ajdabiya, distante de plusieurs dizaines de kilomètres de Brega.  Pendant que les insurgés subissaient les foudres de l’armée de Kadhafi, voilà que le chef militaire des insurgés pointe du doigt  l’Organisation du traité de l’atlantique nord (OTAN) : c’est elle qui pilote désormais l’opération en lieu et place de la force de la coalition) de ne pas trop protéger les  civils les laissant massacrés par le camp  Kadhafi. Pendant ce temps, le général néerlandais Mark Van Uhm, un responsable militaire de l'OTAN, annonçait que les opérations aériennes de l'Alliance avaient permis jusqu'ici de détruire 30% des armes de Kadhafi.

C’est de la poudre aux yeux. Sommes-nous tentés de dire. Et à dire vrai, on se demande bien que ce veulent les puissances occidentales dans le désert libyen. Une chose est sûre, elles veulent le départ de Kadhafi, elles veulent que les insurgés prennent le pouvoir. Aussi, elles ont les moyens techniques, matériels et militaires de déloger leur « Santa ». Alors, une simple question : pourquoi tardent-elles à exécuter leur tâche conforment à leur dessein. C’est vraiment à ne rien comprendre.  Aussi méchant soient-elles, c’est quand on assistera à des morts par milliers en Libye que, comme en pareille circonstance, elles commenceront à brandir des menaces en invoquant le droit et tout ce que cela renferme comme principes et valeurs. A ce moment, elles relégueront aux oubliettes leur partition  dans la dégradation de la situation.  C’est vraiment écoeurant ce que ces puissances sèment en Afrique.  De toute façon, c’est aux Africains aussi de prendre leur responsabilité. En Libye notamment, on a vite fait de comprendre que la seule justification valable de la présence française, américain et quiti quanti est la richesse énergétique du pays.  Quand on sait que la Libye est le 17e  producteur mondial de pétrole. Déjà, nous informe-t-on,  la crise a donné un coup d'arrêt aux exportations de pétrole brut libyen, provoquant une hausse des cours mondiaux de l'or noir. Sans doute, ce sont les Africains qui payeront le plus le lourd tribut. Pauvre Afrique !

 

Par Yaya Issouf MIDJA



07/04/2011
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