Actu-infos

Tout bon voyageur que je suis, j’ai quitté mon Guéna natal, parcourant en un temps record, toutes les villes et villages, toutes les maisons et hameaux du pays des Hommes intègres, à la recherche d’informations croustillantes. C’est ainsi que, durant le week-end, ma monture traditionnelle (mon âne évidemment) étant en panne sèche de jus, j’ai enfourché ma bicyclette pour aller rendre une petite visite à mon oncle maternel hospitalisé à Pama pour cause d’accident de la circulation. Mais sur la RN 18 (axe Nadiagou-Pama), j’ai failli me casser la figure en évitant de justesse  un gros ravin ayant élu domicile au beau milieu de la route. C’est ainsi que votre pauvre voyageur s’est rendu compte que ce nid de dragon, pour ne pas dire de poule, était là depuis déjà plusieurs mois, et ce malgré les avertissements et les pleurs des populations environnantes, fatiguées et impuissantes devant les drames auxquels ce témoin oculaire et muet assiste tous les jours. Les autorités communales et gouvernementales ne sachant pas qui doit s’occuper de la réfection traînent toujours les pas. Une attitude qui fait croire aux populations de ladite localité que les autorités attendraient l’irréparable pour se décider. Espérons que l’on n’en arrive pas là.

Durement éprouvé par cette aventure, je me suis rendu au bord du lac Kompienga dans l’espoir de faire une partie de pêche. Une fois sur les lieux, que ne fut pas ma surprise de voir que les abords de ce réservoir à poissons étaient déserts. Affamé, j’ai voulu comprendre ce qui se passait. C’est alors qu’on m’apprit que des pêcheurs, n’ayant pas respecté le cahier de charges qui prévoient la fermeture de la saison de pêche de juin à octobre, ont été mis aux arrêts et jugés. L’acte a eu pour conséquences de dissuader les pêcheurs d’enfreindre les règles qui visent pourtant à permettre aux poissons de se régénérer.

Dans le département de Pièla également où je me suis arrêté pour faire coller la chambre à air de mon engin, j’ai ouï dire qu’un peu plus d’une quinzaine de personnes, toutes des cultivateurs ont été interpellées par les forces de sécurité. Après les avoir entendus, au sujet des saccages de la mine de Pièla, la quinzaine de paysans issue des villages environnants auraient été mis au frais par les policiers.

De passage à Ouagadougou où j’avais rendez-vous avec un commerçant qui m’avait promis des céréales, Djéliba a été attiré par une musique de fête partant de la Maison du peuple. Curieux, Je m’y rendis pour voir de quoi il était question. C’est alors que la cloche retentit de nouveau invitant les « élèves » CDP à rejoindre leurs places pour écouter les enseignements de leurs professeurs. La cérémonie que moi Djéliba prenait pour une fête ressemblait étrangement à un  règlement de comptes. Le secrétaire national à la jeunesse du méga parti, Salifou Sawadogo pour ne pas le nommer, a fait savoir qu’il y a « des gens au sein du parti instrumentalisent la jeunesse » contre lui. Il a mis ces derniers dont il semblait connaître l’identité en garde. Est-ce déjà la guerre des titans au sein des mastodontes du parti de l’épi et de la houe ?  Wait and see ! Toujours est-il que Djéliba avait dit en son temps que l’ex-ministre de l’environnement avait maille à partir avec sa jeunesse.

A Pissy, sur la route qui prend corps devant Savane FM, moi Djéliba, j’ai été le témoin oculaire d’un accident pour le moins insolite. Une femme avec son bébé au dos ayant perdu le contrôle de son engin suite à une crevaison s’est retrouvée dans le décor avec son rejeton. Grièvement blessée et toute saignante, les riverains accoururent pour lui porter secours. Mais son état nécessitait un suivi médical immédiat et particulier. C’est alors qu’un automobiliste qui vit la scène s’approcha et se proposa d’amener la dame dans le centre de santé le plus proche.

Djéliba l’Incognito