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APPLICATION DE LA PEINE DE MORT AUX ETATS- UNIS:Troy Davis, Munia Abu Jamal… rien que des Blacks !

Depuis plus de deux siècles, les activistes des droits humains ne cessent de défendre la cause de l’abolition de la peine de mort, autrement appelée peine capitale. Dans les enceintes parlementaires, dans les prétoires, lors de conférences publiques ou à travers des écrits, ils mènent, partout dans ce monde, le combat contre ce phénomène avilissant dans la communauté humaine. Car, même si les condamnés à mort ne sont pas forcément des saints, à la barbarie du crime ne doit pas non plus répondre la barbarie du châtiment. Ayant compris cela, nombreux Etats démocratiques, dontla France de François Mitterrand en 1981, ont accepté d’extraire de leur code pénal cette loi macabre.

Pourtant, voilà que rien que le mercredi dernier, un homme passait encore à la ‘’guillotine’’ aux Etats-unis d’Amérique, ce pays que l’on s’accorde paradoxalement à qualifier de ‘’pays de la démocratie’’, comme si la question des droits humains ne faisait pas partie de la démocratie. Depuis deux jours donc, les âmes sensibles à travers le monde, face au suspense, retenaient leur souffle, les doigts croisés, scrutant impuissamment le temps dévaler, de façon dictatoriale, les secondes, pour aller siffler la fin d’une vie. Dans la nuit du mercredi, l’humanité (la vraie) vivait, désespérément, le départ de Troy Davis ad patres ! L’instant était aussi effroyable qu’insipide ! Mais, nul n’aurait pu dissuader l’Oncle Sam  de commettre son infamie car, il était vraiment décidé à en finir avec son enfant prodigue.

Mais l’Oncle Sam, lui-même, est-il un bon père de famille ? Car, ce qu’il y a lieu depuis toujours chez lui, au sein de ses enfants notamment, n’est-ce pas de la discrimination ? En effet, il n’est point besoin de souligner qu’aujourd’hui encore, dans ce troisième millénaire où les droits humains sont censés prévaloir, plus que jamais, aux Etats-unis, pays censé surtout donner l’exemple de l’égalité entre les hommes, peu importe leur race, ni leur sexe, ce sont les Noirs qui sont plutôt passibles des châtiments les plus atroces, comme au temps de l’esclave. La justice du deux poids, deux mesures y est si outrageante que l’on se demande même si les Américains, prompts à dénoncer la charia dans les pays islamiques, gardent encore quelque héritage des principes fondamentaux qui ont prévalu à l’abolition de l’esclavage  en 1863 et à la fin de la sécession sous Abraham Lincoln.

Autant les Etats-Unis se dérogent des conventions de la Courpénale internationale (la Hayeaussi est réservée principalement aux personnalités d’Afrique), autant ils ne se foutent pas mal de Amnesty international. Puisque le cas Davis ressemble fort bien à un autre cas précédent, celui du journaliste et militant des Black panthers, Munia Abu Jamal, du Huntington, toujours aux Etats-Unis, envoyé également dans le couloir de la mort depuis 1981, et dont personne n’a de nouvelles depuis un certain temps. La médiatisation de sa condamnation avait pourtant fait de ce dernier le condamné à mort le plus célèbre. Remarquez, au passage que c’est exactement dix années qui séparent la condamnation à mort de Munia Abu Jamal à celle de Troy Davis en Georgie. Remarquez aussi que les chefs d’accusation contre ces deux personnes consistent en des crimes d’assassinat de policiers de race blanche. Insistons, enfin, sur le fait qu’ils sont tous les deux Noirs !

Concernant le cas Davis, au risque de friser l’utopie, nous allons même plus loin, en nous indignant du comment les jurés américains peuvent-ils être aussi inhumains, pour décréter la mort, de surcroît publique (puisque médiatisée), d’un homme dont la culpabilité n’a, du reste, jamais été avérée. Et comment cela a-t-il pu se faire pendant que c’est un Noir qui préside aujourd’hui aux destinées des Etats-Unis d’Amérique, en l’occurrence Barack Obama ? Cependant, arrêtons là nos digressions car, ce genre de questionnement procède plutôt d’un altruisme que du réalisme, dans la mesure où aux Etats-Unis, le pouvoir exécutif ne saurait beaucoup influencer sur celui de la justice. Les Etats-Unis d’Amérique, ce n’est pas l’Afrique, encore moins le Burkina Faso où le chef de l’Etat est à la fois le chef suprême de la magistrature. Comme on dit aussi, la loi n’a rien à voir avec la charité.

Pourtant, et au-delà des considérations raciales, il s’agit aussi, et surtout, d’intégrité de la personne humaine !

 

Le Quotidien

 



25/09/2011
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