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YACOUBA TRAORE DIT MAIER: “J’avais dit a Duarte que seul Soulama pouvait jouer derrière la défense “

Ancien portier des Etalons du Burkina de 1984 à 1992 avec la bagatelle de 50 sélections, il a suivi toute sa formation à Jeunesse club de Bobo Dioulasso avant de rejoindre l’Association sportive des fonctionnaires de Bobo –Dioulasso (ASFB) où il passera 4 saisons. Transféré à l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO), c’est là qu’il atteindra le sommet de sa carrière après 9 saisons parsemées de satisfactions et de déceptions. Yacouba Traoré dit Maier, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est, après son raccrochage, reconverti dans le domaine du goalkeeper coaching, entendez par là la formation et l’encadrement des gardiens de but. Désormais instructeur de grdiens de but et diplômé de la KNVB il créera une école de gardiens de but dénommée “la Toile“ afin de partager son expérience avec les plus jeunes et doter le Burkina Faso de gardiens de qualité.  Avec ce fin connaisseur du sport-roi, nous avons abordé divers sujets dont les performances actuelles et les chances de qualifications de l’équipe nationale dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2014, l’arrivée de Paul Put à la tête des Etalons, le niveau des gardiens de but burkinabè et le retour d’Abdoulaye Soulama en sélection, les raisons de la fermeture de son école en 2008…


Le Quotidien : Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans votre carrière ?


Yacouba Traoré dit Maier: Il n’y a pas mal de choses que j’ai retenues et qui ont, peut-être, servi de catalyseur pour la suite de ma carrière. Il faut reconnaître que ce sont des matches au niveau international tel que le match que nous avons disputé contre l’Espérance de Tunis qui était en fait un summum dans ma carrière de gardien de but. Il y a aussi eu pas mal de matches interclubs. Chaque match a contribué à me permettre d’avoir pas mal d’expériences pour la suite de ma carrière. Il y a beaucoup de choses qui m’ont marquées, mais je ne peux pas tout citer. Aujourd’hui, avec le recul, cela me permet d’être encore plus passionné pour ce football.

 

Le Burkina Faso semble mal parti dans les éliminatoires du mondial 2014 avec un nul contre le Congo et une défaite contre le Gabon. Comment jugez-vous les performances de l’équipe en général et celles de son nouvel entraineur ?

Le coach est certainement entré très vite dans la compétition après un seul match de préparation. Là où je peux lui tirer mon chapeau, c’est d’avoir mis en place un ensemble cohérent dans le jeu, avec une cohésion des différents compartiments tant au match du Congo que celui du Gabon. Mais, la phase d’attaque se fait un peu très lente. Il faut le faire dans la percussion, aller plu vite. Il faut qu’on ait aussi cette capacité d’être précis devant le but. C’est un peu cela le problème. Un match de football, on ne dira jamais qui a bien joué, mais qui a bien gagné. On a une équipe en devenir qui pourra faire de bons résultats par la suite et même s’imposer sur le plan international, sur le plan africain. Mais ce qu’il faut aussi voir, c’est que l’entraîneur  a la possibilité de voir comment faire pour que notre attaquant puisse avoir le ballon dans les meilleures dispositions possibles parce que cela aussi compte. Ce n’est pas évident de transformer tous les ballons en but, mais il faut voir en fait si les dernières passes sont bien remises, ce qui ne va pas. C’est un ensemble de questions qu’on se pose. Et je crois que le coach a tout le lieu de le faire. Notre salut et notre élimination viendra du 3e match contre le Niger. Je pense que les joueurs pourront se ressaisir.

 

Vous croyez encore à des chances de qualification ?

Mon avis c’est que dans ce groupe, il n’y a pas beaucoup pas d’écart pour la qualification. En réalité, on aurait dû se qualifier tranquillement dans la poule compte tenu des éléments et des arguments qu’on a dans le plan du jeu. Mais aujourd’hui, ces arguments ne suffisent pas tant qu’ils ne sont pas concrétisés. Chacun prend conscience de cela et l’entraîneur maintenant a le temps jusqu’en mars de trouver la bonne formule afin de gagner contre le Niger et  de se relancer dans la compétition. Il faut que les gens soient tolérants envers eux et surtout qu’ils  les supportent. Dans les moments difficiles, une équipe a besoin qu’on la supporte et non qu’on identifie les joueurs. Un joueur de football ne monte pas sur le terrain pour mal faire. Ce n’est pas tout ce qu’on fait qui marche. C’est vrai que le Burkinabè aime son équipe  et veut la voir gagner. Mais il faut qu’on se dise que ce n’est pas le temps qu’on peut gagner. Le comité de soutien aux Etalons à la place du public devait être en mesure de présenter ses excuses aux Etalons. Quand on individualise les joueurs, cela peut avoir une répercussion négative sur les autres qui se diront qu’ils ne sont finalement pas à l’abri.

 

Le problème majeur aussi bien pour les clubs que pour les équipes nationales, c’est celui des gardiens de but qui avait poussé l’ex-coach à vouloir naturaliser un brésilien. En tant qu’ancien gardien de but, comment jugez-vous le niveau des gardiens de but burkinabè ?

Je dirais que la formation du gardien de but aujourd’hui a évolué et a ses exigences auxquelles les gardiens de but burkinabè ne sont pas assignés par manque de structures spécifiques pour leur formation. Ce qui fait que le niveau est très moyen. A part quelques uns qui peuvent peut-être prétendre à une carrière internationale, les autres ne peuvent que prétendre à une carrière locale.

 

Peut-on avoir des noms ?

Je ne veux pas en citer au risque de porter préjudice à des gens parce qu’ici au Burkina, le fait de parler de quelqu’un déjà prête à confusion même si on le dit en bien. Je le dirai dans un avenir prochain. Surtout à la fin du championnat, parce que même au niveau de notre école nous avons comme projet de désigner les meilleurs gardiens à la fin de la saison. Nous avons déjà commencé.

 

Un mot alors sur les récentes prestations d’Abdoulaye Soulama qui fait son retour dans les cages des Etalons ?

Soulama est un garçon sérieux que j’ai entraîné. On a travaillé ensemble à plusieurs reprises en équipe nationale. Il y a deux ans de cela, lors d’une discussion avec Duarte et Valente, l’entraineur des gardiens, il m’a posé la question si je connaissais Soulama. Je leur ai dit à l’époque que la défense qu’ils ont actuellement, le seul gardien aujourd’hui qui peut jouer derrière, c’est Soulama. Il y a deux ans, c’est-à-dire que c’était avant la phase finale de la CAN 2012. Je pense que si on m’avait écouté, parce qu’en réalité je connais mieux Soulama qu’eux. Ça ne coutait rien d’essayer. Quand il y avait la pression et que les gens disaient d’aller chercher Soulama, je pense que ça ne coutait rien de l’essayer. Mais, je suis convaincu d’une chose en mon âme et conscience, si Soulama avait joué cette phase finale, on aurait quand même pu passer le premier tour. Je ne critique pas Diakité en tant que tel, car c’est un gardien sérieux qui a été performant. Mais je pense qu’à un  moment donné, il fallait un gardien d’autorité derrière cette défense qui rassure tout le monde dans les moments difficiles. C’est cela aussi un gardien de but. Quand tout semble être compromis, c’est lui qui peut sauver la situation. On a vu lors du match contre le Congo les deux duels qu’il a gagné. Sur la deuxième action, on a cru à une position d’hors jeu sauf lui qui n’y a pas cru et a fait son boulot. On a vu aussi sa prestation lors du match contre le Gabon. Un gardien de but ne peut pas tout empêcher. Il fait son boulot. S’il le fait bien, ça influe positivement sur l’équipe, s’il le fait mal ça peut également influer mal sur l’équipe. 

Je ne peux que penser du bien de Soulama. Je l’encourage à persévérer. Aujourd’hui, c’est un gardien d’expérience et il a encore  de bons jours devant lui. Moi aujourd’hui je suis là pour aider les jeunes à faire plaisir au peuple burkinabè.

 

Vous parliez de votre école de gardiens de but qui a vu le jour, si je ne m’abuse, le 20 décembre 1994. Pouvez-vous nous rappeler les motivations qui vous ont amenées à créer cette école ?

Au cours de ma carrière, je me suis rendu compte que les gardiens de but n’avaient personne pour s’occuper de leurs problèmes, surtout en ce qui concerne leur entraînement. Mais moi, dès mon bas âge j’ai eu affaire à des gens qui s’y connaissait dans le métier et qui ont contribué à me former. Je me suis dit à la fin de ma carrière pourquoi ne pas m’investir dans ce domaine en créant une structure formelle qui va s’occuper des gardiens de but ? C’est cela en fait qui m’a motivé, faire profiter  les autres de toute l’expérience que j’ai accumulée tout au long de ma carrière de gardien de but. Je me rappelle avoir fait 20 ans de carrière en première division. Je crois donc que c’est assez suffisant. Etant un professionnel d’éducation physique et avec tout ce que j’ai acquis comme connaissances, l’un dans l’autre, j’étais convaincu que je pouvais toujours faire quelque chose. La preuve en est que la plupart des jeunes qui évoluent dans les équipes sont passés par mon école.

 

Nous avons constaté que, malheureusement, en 2008 l’école a été fermée. Qu’elles ont été les raisons de cette  fermeture ?

Nous n’avons pas mis la clef sous le paillasson. J’ai des partenaires techniques qui sont notamment Thomas N’Kono, Bernard Lama…

Je  me rappelle qu’au dernier stage  Thomas N’Kono était là. Nous avons eu plusieurs discussions. Mais ce qui était fondamental, c’était de voir finalement à quelles stratégies de développement il fallait assigner l’école aujourd’hui. Si les jeunes qu’on forme ici devaient rester sur le plan local, ce n’était pas une bonne chose. Il fallait au contraire faire en sorte que les jeunes que nous formons soient des personnes professionnellement bien formés et qui puissent évoluer partout que ce soit en Europe, en Chine, en Russie… C’est ce qui nous a permis de mettre en place le programme de formation professionnel des jeunes gardiens qui est aujourd’hui d’actualité quand on voit par exemple les cycles qui sont concernés, c’est-à-dire les cycles initiation-préformation, les cycles formation, les cycles entrainement. C’est la méthodologie de formation professionnelle. Eux (Bernard Lama et Thomas N’Kono, ndlr) se portent garants du placement des jeunes sur le plan européen. Donc il fallait forcément qu’on passe à ce stade. Ça mit du  temps parce que, non seulement il fallait après une évaluation diagnostique voir quel a été le niveau des gardiens de but de la création de l’école jusqu’en 2008. Il fallait aussi ajouter la fiche d’évaluation qu’on a mise en place pour suivre le championnat. Comme je suis moi-même passé par l’équipe nationale, il fallait voir quels sont les problèmes de nos gardiens aujourd’hui après un diagnostic et voir comment on peut les gérer. C’est cet ensemble de solutions qui m’ont amené à faire une synthèse dans la formation et  à trouver le juste milieu par la méthode qu’on a mise en place qui s’appelle GPRO.

 

Qu’est-ce que c’est que la méthode GPRO ?

C’est une méthode qui permet au jeune gardien de but d’avoir des aptitudes dans le jeu. Nous sommes il vrai dans un contexte où il n’y a pas beaucoup de matériels, c’est évident. Quand j’étais en Europe en séance d’entraînement, on débouchait avec 20 ballons et tout ce qu’il y a comme matériel. Mais ici, c’est difficile d’avoir ce genre de matériel. Mais je me suis dit pourquoi ne pas trouver une forme dans le travail qui permet d’arriver au même résultat avec peu de moyens, d’où la création e cette méthode qui s’appelle GPRO qui est tout juste une méthode de formation professionnelle. Il faut aussi ajouter que le principal problème des gardiens de but ici, c’est la maîtrise de la surface de réparation. Ils ne maîtrisent pas le jeu de la surface de réparation et c’est dû au fait qu’ici on a que trois déplacements alors que le gardien de but européen joue avec près de 6 déplacements. Il faut donc travailler tout ça et faire en sorte que ces déplacements soient automatiques et qu’ils permettent au gardien de pouvoir mieux contrôler la surface de réparation. Ensuite il y a ce que l’on appelle le niveau des gestes techniques car jusqu’à  présent on a des problèmes à ce niveau parce qu’on voit des ballons relâchés, des ballons mal boxés, des mauvais placements dans les poteaux parce qu’on ne respecte pas la bissectrice… ce sont ces ensembles de formation que on a mis en place pour pouvoir s’occuper de façon positive de la formation des jeunes gardiens.

 

Quels sont les raisons réelles de la fermeture de l’école en 2008 ?

Je n’ose pas dire qu’il y avait des problèmes en tant que tel parce que quand on fait un bilan et qu’on se rend compte qu’en général il ya beaucoup de jeunes gardiens qui étaient intéressés par la formation à l’école. On a recensé une soixantaine de gardiens, mais le travail s’était fait uniquement au cycle de formation. Le seul problème, c’est comme je l’ai dit, il fallait qu’on arrive à s’arrêter à un certain moment pour faire le bilan pour voir finalement les satisfactions et les difficultés. L’autre problème, c’était les difficultés matérielles. La formation de gardiens de but, compte tenu de son contexte spécifique, si on n’a pas le matériel adéquat et en quantité suffisante, on fait une formation au rabais. Il faut donc des lattes, des cerceaux pour le développement du train intérieur. Avant, la gymnastique intérieure n’était pas incorporée au programme, cela créait un problème de coordination. Mais avec la gymnastique au sol permet aux jeunes gardiens de but d’évoluer de façon beaucoup plus élégante, avec moins de difficultés gestuelles dans tous les cas, technico-tactique, physique et psychologique. C’est pourquoi il fallait arrêter pour voir. Ce qu’on fait, c’est bien, mais est-ce que sur le plan international c’était suffisant. Maintenant, on pourra être sur la bonne voie.

 

Quatre ans après la suspension des activités au niveau de votre école de gardiens de but “La Toile“, vous vous apprêtez à reprendre du service. Qu’en est-il exactement ?

Maintenant, il faut passer à la professionnalisation du jeu de gardien de but. C’est pour cela qu’on a décidé de passer par les différents cycles de formation cités. Nous allons maintenant travailler comme une vraie école de formation, c’est-à-dire qu’on va travailler du mois d’octobre jusqu’en juillet-août, période à laquelle les autres centres de formation travaillent. Ce que nous allons faire, c’est de procéder au recrutement de 50 gardiens de but dans les différents cycles. La rentrée se fera au mois de juillet. Après la rentrée, nous allons travailler deux à trois semaines avant d’arrêter pour faire la rentrée effective au mois d’octobre. Les partenaires techniques doivent venir nous encourager, donc nous attendons la venue de Thomas N’Kono, de Bernard Lama et peut-être même de Fabien Barthez pour venir partager, un temps soit peu, leur expérience avec ces jeunes gardiens. C’est aussi pour cela que nos relations avec la presse sont très importantes puisque cela permet non seulement de passer une somme d’informations qui permet de ratisser large, de faire en sorte qu’au-delà même de l’école, qu’on puisse mener d’autres activités de formation. Je prends l’exemple du tournoi Airtel où j’ai vu de bons gardiens de but qui ont du talent que l’école peut récupérer.

 

Comment le recrutement se fera-t-il dans les différents cycles ?

Le recrutement des gardiens de but est assez long avec d’abord une partie technique qui consiste à revoir les gestes classiques des gardiens de but, notamment les prises de balles  à différents niveaux, ensuite on a la maîtrise tactique, c’est-à-dire le jeu du gardien de but dans la surface de réparation. On n’insiste pas beaucoup sur le travail physique sauf quand on va aborder la vitesse. Quatrièmement, au niveau de la psychologie du gardien de but, on ne fera que de l’entretien pour évaluer sa personnalité, pour voir s’il est quelqu’un d’autoritaire. C’est un ensemble de critères qu’on met en place et ce sont ces critères qui vont nous permettre de retenir les 50 meilleurs qu’on va classer selon leur âge au cycle d’initiation-préformation où on aura besoin de 20 gardiens, au cycle de formation on aura besoin également de 20 gardiens et le cycle entraînement où le jeune gardien  a déjà atteint un stade où il a la particularité d’évoluer en club, mais la formation n’est pas finie. Il faut entrer dans ce qu’on appelle la formation-entraînement, c’est-à-dire de l’habituer à la rigueur des matches, les difficultés qui peuvent survenir au cours d’un match de football…ce qui fait que lorsqu’un jeune rentre à 8 ans, normalement s’il est bien suivi, il passera 3 ou 4 ans au cycle initiation-préformation, peut-être 2 ans au cycle de formation et ensuite 2 ans au cycle de l’entraînement. Pratiquement c’est un gars qui arrivera autour de 18-19 ans. C’est un gardien qui est formé sur tous les plans et qui peut évoluer partout. La formation prend du temps, donc il faut être patient et travailler. On ne doit pas escamoter les choses, on doit travailler comme il faut, améliorer les qualités et transformer les défauts en qualités.

 

Comment comptez-vous concrètement travailler au niveau de “La Toile“, est-ce un internat, un externat ? Et ne disposant pas de terrains, où envisagez-vous faire les entraînements ?

A l’on terme, on aura un centre recrutement des jeunes gardiens de but. Il y a aussi la possibilité de voir avec d’autres en 2013 ou 2014 de sorte qu’en retrouve aussi des joueurs de champ, c’est en ce moment que l’association sportive va fonctionner en fait. L’association sportive aura en son sein ce qu’on appel un centre de formation. L’école fonctionne actuellement sous la forme d’un externat. Les cours théoriques vont se faire à l’INJEPS (Institut national de la jeunesse, de l’éducation physique et des sports, ndlr) ainsi que la gymnastique au sol. Les cours pratiques se feront avec l’accord du directeur des sports de la municipalité ou à René Monory, ou au stade municipal, ou encore au stade du 4-Août. On va adresser des correspondances aux autorités pour peut-être bénéficier de ces infrastructures. On recherche les terrains gazonnés afin d’éviter les cas de blessures qui freinent en fait l’évolution des jeunes gardiens. C’est le lieu aussi de remercier monsieur Gnanou, directeur des sports de la commune de Ouagadougou, qui nous a permis durant toutes ces années de nous entraîner au stade René Monory.

 

Le déficit de matériel est l’un des problèmes que vous souligniez tantôt. Pouvez-vous assurer que vous disposez de tout le matériel dont vous aurez besoin pour la formation des gardiens de but ?

A ce niveau, il n’y aura pas de problèmes. Nous sommes actuellement en contact pour voir qui sera sponsor. Nous sommes également en pourparlers avec certaines sociétés de la place dont je tairai pour le moment les noms. Même au-delà de cela, je peux dire aujourd’hui que j’ai tout le matériel pour pouvoir assurer la formation. Maintenant ce qu’on pourra peut-être demander aux partenaires c’est de faire en sorte de pouvoir nous confectionner des équipements, surtout d’entrainement parce que les séances seront un peu corsées, sur tout au niveau des cycles de formation. Donc il nous faut un équipement beaucoup plus spécial. Ce qui est prévu c’est un tee-shirt  au nom de l’école, un bermuda, des claquettes plus un sac pour y mettre leur matériel. Il y aussi ce qu’on avait fait lors des stages passés, c’est-à-dire voir ce qui sont loin de l’école et qui n’ont pas de moyens de déplacement de faire en sorte qu’il puisse prendre le bus. Nous sommes également en train de  voir comment acheter des vélos et les prêter aux élèves afin qu’ils puissent se sentir à l’aise.

C’est aussi le lieu de remercier tous ceux qui ont eu foi en cette école. Il y en a eu beaucoup qu’on ne pourra pas citer ici, mais au moment opportun, à  la rentrée, on va leur envoyer des invitations. Le premier que je voudrais, avec votre autorisation, remercier, c’est Sa majesté le Mogho Naaba qui est en fait le parrain d’honneur de l’école de gardiens de but “La Toile“ qui nous supporte et que je passerai incessamment voir pour lui faire le bilan de tout cela.

 

Pour ne pas tomber dans les mêmes travers qu’en 2008, avez-vous déjà noué des partenariats ou des contacts avec les clubs ou la Fédération burkinabè de football ou  d’autres structures…

Je vais probablement travailler au niveau de la direction technique nationale donc je pourrai proposer un programme de formation suivi à cette direction. Si elle arrive à le mettre en place, cela me permettra peut-être dans un avenir proche de faire des stages avec les gardiens de but de première division pour voir éventuellement quels sont les problèmes et proposer des séries d’exercices pour pouvoir  les corriger et voir en même temps au niveau de ceux qui sont censés être formateurs de ces gardiens quel bagage ils ont, si réellement ils sont outillés pour s’occuper de ces derniers. Parce que le gardien, c’est une autre dimension. A partir du moment où c’est un personnage particulier dans une équipe football qui pratiquement est devenu par la suite un joueur complet en jouant des mains des pieds… ce qui va faire que par rapport au contexte et au schéma dans lequel on joue. Par exemple un gardien qui joue en 4-4-2 n’évolue pas de la même façon qu’un gardien qui joue en 3-5-2 ou en 4-5-1. Il faudra donc arriver à avoir ce qu’on appelle une vision burkinabè dans la formation des gardiens de but. Et cette  vision devra tirer sa substance de la vision de la préparation européenne qu’on a. c’est complémentaire. Il clubs savent que j’existe. Je me rappelle avoir travaillé avec le RCK (Rail club du Kadiogo, ndlr) en 2004-2005 quand il a été champion et on a terminé avec 5 buts encaissés en 26 journées, j’ai également travaillé avec l’EFO et nous avons eu à peu près les mêmes résultats. La philosophie est simple, quand tu n’encaisse pas, tu ne perds pas. J’ai également contribué à donner des suggestions à certains clubs de la place. Il va falloir qu’on arrive à formaliser tout ça, il faut qu’on soit capable de réunir tout ce beau monde à l’intersaison pendant 2 ou 3 jours. On doit aussi approcher les écoles partenaires pour voir comment gérer un certain nombre de choses. Car même en France, il y a de plus en plus de gardiens africains qui y évoluent, chose qui n’était pas possible à moment donné. Cela prouve que la formation est bien faite à ce niveau. Aujourd’hui, le gardien européen a le même niveau que le gardien africain et que ce dernier est beaucoup plus souple. Avec les partenaires techniques comme Thomas N’Kono et Bernard Lama on pourra peut-être dans 3 ou 4 ans voir des gardiens made in “La Toile“ qui sortent.

 

Y a-t-il un point que vous auriez voulu aborder ?

J’en appelle aux responsables de centres de formation aux équipes de jaunes pour leur dire que en réalité cette école est la leur. Qu’ils envoient leurs gosses pour qu’on travaille. Je pense qu’aujourd’hui, le football burkinabè n’a pas besoin de ça. Dire des préjugés sur la personne. Il faut plutôt penser au parcours de la personne en question. Ce qu’elle a fait jusqu’aujourd’hui. Et je pense qu’en, matière gardiens de but, j’ai mon mot à dire. Et c’est un domaine sur lequel je peux discuter avec n’importe qui compte tenu des connaissances dont je dispose. Donc je les encourage à envoyer leurs gardiens de but pour qu’ils travaillent avec nous, ils ne seront pas déçus. Il faut qu’il y ait un rapport franc et sincère entre les coaches. C’est ce dont le football burkinabè a particulièrement besoin. Je vais voir du côté des partenaires techniques que nous avons tels que la fédération burkinabè de football et le reste pour pouvoir solliciter leur appui, leur soutien pour la bonne marche de tout ça.

 

Interview réalisée par PBB

 



20/06/2012
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