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Dans trois jours s’ouvrira dans la capitale burkinabè le 2^e sommet Burkina Faso-Côte d’Ivoire. Cette rencontre de haut niveau pour la mise en œuvre du Traité d’amitié et de coopération entre les deux pays est le signe patent et éloquent  de la vitalité des relations bilatérales. Les deux pays, condamnés par l’histoire et la géographie à vivre ensemble,  ont traversé des moments très tumultueux. L’ivoirité, concept saugrenu développé par des politiciens mal inspirés et mal intentionnés, avait alors mis le pays de Félix Houphouët Boigny à feu et à sang. Ce ne sont  que depuis sept mois  que l’Eburnie a retrouvé un calme relatif après l’éviction de Laurent Koudou Gbagbo par les Forces républicaines dela Côte d’Ivoire du président Alassane Ouattara. Point besoin de souligner que les étrangers ont payé un lourd tribut dans cette crise que les uns et les autres ont qualifiée d’ivoiro-ivoirienne. Les Burkinabè avaient alors été pointés du doigt comme les principaux instigateurs de la crise. Fort heureusement, le Burkina par l’entremise  de son  président, Blaise Comaporé, a été l’un des acteurs principaux de  l’accord politique de Ouagadougou signé en 2007. Le raffermissement des relations entre les deux pays a abouti sous l’égide de Laurent Gbagbo et de Blaise Compaoré,  à la signature le 29 juillet 2008 du traité d’amitié et de coopération entrela Côte d’Ivoire et le Burkina.

Personne ne peut s’empêcher de saluer l’initiative tant elle présente pour les deux pays une véritable gageure de développement sur le plan économique, politique et culturel. Après Yamoussoukro en 2009, Ouagadougou va cristalliser toutes les attentions tant l’enjeu du sommet est de taille. Les principaux axes de la coopération que sont les infrastructures routières et ferroviaires, notamment de l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou, le  commerce, la sécurité, l’agriculture et   l’énergie seront abordées lors de la rencontre de Ouagadougou.  La question foncière qui a été à l’origine de plusieurs tensions entre Burkinabè et Ivoiriens sera passée au peigne fin par le locataire du palais de Cocody et de celui de Kosyam. Avec ce mariage,  l’axe Abidjan-Ouagadougou devrait constituer la locomotive dela Communautédes Etats de l’Afrique de l’ouest. C’est l’ambition affichée par les deux parties.

Toutefois, des questions subsistent quand à la mise en œuvre pratique de cette politique  , quand on sait que les finances y jouent un rôle déterminant.La Côted’Ivoire vient de sortir douloureusement  d’une crise d’une dizaine d’années qui l’a asphyxiée financièrement. Quand au Burkina, il n’est pas dans une meilleure posture,  compte tenu d’un certain nombre de facteurs. D’ailleurs, cette année, il est probable que le pays soit confronté à la dure réalité de la famine,  à cause de la très mauvaise pluviométrie. Il faudrait surtout espérer que le sommet de Ouagadougou puisse ouvrir la brèche de l’intensification des relations commerciales et la fluidification du trafic entre les deux pays. Pendant longtemps, les usagers de l’axe ont souffert des tracasseries policières, du racket.  Si toutes ces questions étaient résolues,  les économies des deux pays seront boostées. La foire économique ivoiro-burkinabè, qui se tiendrait en marge du Sommet, finira peut-être, de convaincre les entrepreneurs sur les possibilités d’affaires entre les deux pays. Mais pour autant, la question sécuritaire doit être totalement résolue. En effet, bon nombre de Burkinabè sont toujours animés du  sentiment d’insécurité. La pacification totale dela Côted’Ivoire est une condition sine qua non du retour  de la confiance des hommes d’affaires.

Pour l’instant, les lanternes seront braquées sur le sommet qui commence aujourd’hui avec la réunion des experts. Gageons que la montagne n’accouchera pas d’une souris et que l’axe Ouaga-Abidjan se portera à merveille.

La Rédaction