Quand l’argent fait perdre la tête
Chacun de nous aspire toujours dans la vie à une meilleure condition et pour y parvenir nous sommes prêt à tous les sacrifices. Mais, l’argent s’apparente à une sorte de providence qui prend un malin plaisir à se jouer de nous. Ainsi, serions nous tentés de dire que l’argent est un bon maître, mais mauvaise conseillère. Et, il est parfois affligeant de constater à quel point l’argent peut ruiner la vie des hommes, surtout après tout le mal que ces derniers se sont donnés pour l’obtenir.
Le fait du jour nous enseigne que l’argent peut changer un homme au point que celui-ci se transforme en son propre bourreau.
Salif, un jeune homme, la trentaine bien sonné, vit maritalement avec sa jeune conjointe Aïcha. La jeune femme, consciente de la situation peu reluisante de son homme, avait donc entrepris le commerce de fruits de saisons afin de subvenir aux besoins de ses deux enfants et de son conjoint. Aussi, elle avait obtenu d’une amie un hangar dans un marché de fruits. Elle aidait celle-ci dans son commerce. Aussi, parvenait-elle tant bien que mal à honorer la scolarité d’un de ses enfants. Il faut dire que Salif, de son côté, ne faisait aucun effort pour arranger les choses. Sans emploi et sans diplôme, celui-ci était, pour ainsi dire, sans réelle ambition. Aïcha dans ses péripéties ne manquait jamais de l’informer souvent sur des éventuelles offres d’emploi. C’était vain, « monsieur » préférait passer son temps au « grin », préparant le thé pour ses jeunes frères fonctionnaires qui y passait de temps en temps. La seule activité qui retenait l’attention de Salif était le PMU’B. Pour cela, il ne manquait pas de racketter « le grin» pour y jouer. Il n’est nul besoin de vous rappeler que Salif éprouvait des difficultés pour honorer son loyer. Plusieurs fois, le « bailleur » était venu se plaindre des retards que celui-ci accusait. Plusieurs fois, Salif a dû le supplier au nom de ses enfants. On peut dès lors imaginer la honte que Aïcha ressentait dans le quartier. Surtout, après les pitoyables spectacles auxquelles s’adonnait son homme. Elle était obligée, à chaque fois, de courir emprunter de gauche à droite de quoi satisfaire leur bailleur. Elle nourrissait au fond d’elle-même l’intime conviction que leur situation allait changer par la grâce de Dieu. A force d’espérance et de prières, son vœu fût un jour exaucé. Salif, son conjoint, gagna la somme de 5 millions de FCFA au PMU’B. Hélas ! C’est là que Salif dévoilera sa vraie nature. En effet, celui-ci s’acheta une des motos en vogue et renouvela sa garde-robe. Dès lors il commença à vivre « la belle vie ». Bientôt, tout le quartier sut que Salif avait gagné 5 millions au PMU’B. Aussi le surnommèrent-ils « 5 millions ». Aïcha, qui avait espéré goûter enfin au bonheur, fut alors déçue. La conduite de son conjoint avait fini par la dégoûter. Celui-ci fréquentait les maquis. Et ne rentrait qu’au petit matin. Néanmoins, elle espérait que ce dernier finira par changer d’attitude. Peine perdue le comportement de Salif allait de mal en pis. Celui-ci, non content de délaisser sa femme ramenait des « conquêtes » sur le lit conjugal en l’absence de celle-ci. Le comble est qu’un jour, profitant de la visite de sa femme à ses parents en province, Salif, prétexta qu’elle ne lui avait pas demandé la permission et que Aïcha partait simplement rejoindre ses amants. Il expédia illico les enfants à leur mère pour, dit-il, vivre en paix. Il prit pour compagne une de ces filles « razeuses ». Celle-ci passait son temps à dormir toute la journée et « prenait le maquis » le soir en compagnie de Salif. Lorsque ses amis du « grin » voulurent s’instruire du sujet de sa querelle qui l’opposait à Aïcha, Salif se contenta de répéter qu’on ne pouvait pas tout expliquer. Une manière pour lui de leur dire de s’en tenir aux constats. Au bout de quelques mois, des 5 millions de Salif, il ne restait pas grand-chose. Sa nouvelle compagne le quitta. Ayant accumulé des mois d’arriérés de loyer, il fut mis dehors par son « bailleur ». Aux dernières nouvelles, nous aurions appris que ce dernier vivait dans un quartier non loti à la périphérie de la capitale.
Alors quelle leçon tirer de ce fait ? A bon entendeur…
Par G. Maurice BELEMNABA
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