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PRESIDENTIELLE 2010: Telle démocratie, telles élections

Alors qu’on espérait voir changer le comportement des Burkinabè à l’approche des échéances électorales de novembre prochain, le constat est plus que frappant. En effet, le désintéressement des populations est encore et toujours d’actualité, et ce ne sont pas les raisons qui manquent. Car, même si les uns et les autres se sont entêtés à croitre à un revirement spectaculaire de situation digne des contes de fées, le constat est là et les chiffres sont catégoriques ! L’on se retrouve dans un système dit de l’entonnoir : plus l’on avance vers les élections, plus le nombre d’électeurs potentiels s’évanouit. En deux sorties, la Commission nationale électorale indépendante (CENI) n’a pu faire mieux, en terme d’inscription sur les listes électorale, qu’en 2005 , de seulement 3.000.000 d’électeurs inscrits sur un potentiel avoisinant les 8.000.000, l’on pourrait se retrouver avec moins d’un 1.000.000 si les choses continuent ainsi, et malheureusement, les choses semblent se diriger vers là !Est-ce étonnant de voir les populations se distinguer de ce qui se passe pourtant sous leurs yeux, et qui aurait dû être le sujet de toutes leurs conversations ? « Non » paraît la réponse la plus juste et la plus véridique ! Et cela n’est pas fait pour surprendre même le plus aveugle de tous les observateurs. Car, ce comportement est la suite logique de la bouderie populaire qui a prévalue lors de l’inscription sur les listes électorales. Faut-il s’étonner du fait que les Burkinabè n’aient plus envie de se mêler de la chose politique ? Assurément non ! Les populations éprouvent une grande déception du mode de gestion de leur destinée, déçues qu’elles sont des agissements des politiques. Elles croient leur destin scellé, leur avenir obscurci et leur devenir inscrit en pointillé. Elles préfèrent de ce fait vaquer à leurs occupations plutôt que de s’intéresser à des choses qui n’en vaudraient pas la peine. Pour ces nombreux Burkinabè, Blaise ou un autre au pouvoir, c’est « blanc bonnet, bonnet blanc » ; comme pour dire qu’ils ont totalement perdu confiance en leurs dirigeants : les nombreuses promesses de campagnes n’étant jamais respectées. « Ce sont des paroles en l’air », comme dirait l’autre. Ces derniers paraissent oublier que les populations, mêmes analphabètes, ne sont pas aussi naïves qu’elles le laissent croire, car au soir du bilan, elles se rendent facilement compte que leur vie est restée telle. Autre raison qui pourrait expliquer cet état de fait, c’est le fait que les élections soient jouées d’avance ! Et ce sentiment est partagé par bon nombre de Burkinabè. Ce désintérêt pour la chose politique s’est davantage affermi à cause du dilettantisme avec lequel notre Commission chargée des élections a géré les choses ; sinon comment comprendre qu’on accepte l’inscription avec les extraits d’acte de naissance et autres documents et qu’on refuse au finish qu’on vote avec ces mêmes documents ? Combien de Burkinabè, aujourd’hui, ont réussi à entrer en possession de leur CNIB ? Combien de Burkinabè réussiront-ils à avoir leur carte d’électeur ? Et combien parmi eux se déplaceront effectivement le jour j pour accomplir leur devoir citoyen ? Rien n’est moins sûr ! Ce manque d’engouement pourrait également s’expliquer par le fait que les populations soient « fatiguées » de voir les mêmes choses, les mêmes têtes, les mêmes visages, les mêmes projets de société ! Car, tout régime, et dans n’importe quel contrée, fini par lasser au bout du compte. Les Burkinabè ont soif de changement, d’alternance. Tout règne, surtout lorsqu’il est long, voire très long, pour ne pas dire trop long, fini par provoquer le ras-le-bol des administrés, des populations, si celles-ci se sentent lésées, délaissées et oubliées. Le jeu politique sous nos cieux est allé jusqu’à « tuer » l’enjeu des élections et pour le comprendre, on pourrait remonter jusqu’au années 1990 ; si fait que de nos jours, les opposants burkinabè semblent des moineaux aux côtés d’un éléphant, privant ainsi notre jeune démocratie d’opposants véritables. Faudrait-il s’étonner que les élections en Guinée, en Côte d’Ivoire, où encore au Ghana, soit aussi équilibrées ? Et les nôtres pas ? La raison qu’on pourrait avancée ici, est indubitablement celle des moyens financiers. La campagne électorale est déséquilibrée dès le départ, dès la base, car tous les « babatchè », tous les richissimes hommes d’affaires et autres opérateurs économiques ont choisi leur camp ! Ils se sont tous ralliés à la cause d’un seul et même candidat, afin de bénéficier des largesses de ce dernier lorsqu’il sera élu au soir du 21 novembre prochain. Pourquoi alors se plaindre de ces choses ? Les burkinabè en général, et le système, pour ne pas dire notre démocratie (si démocratie il y a), ne récolte que ce qu’elle a semé !



15/11/2010
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