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Le cours du week-end qui a coïncidé avec la fête de Noël, de nombreux cas d’accidents ont été enregistrés à Ouagadougou. Mais celui qui s’est produit à Gounghin a retenu l’attention de tous ceux qui en ont été témoins oculaires. En tout cas, ce n’est pas le commissaire de police de l’arrondissement de Baskuy qui affirmera le contraire.

Dimanche 25 décembre 2011. Il est 9 heures, nous sommes au carrefour de la BICIA-B, à Goughin. Le feu tricolore  passe au rouge. En bon citoyen, Mahamadi Ouédraogo marque un arrêt. Derrière lui, un camion semi-remorque (7 tonnes), transportant des marchandises, arrive,, roulant à tombeau ouvert. Il a des difficultés pour s’arrêter. Les freins ne marchent plus. Ne parvenant donc pas à freiner, il écrase le vélomotoriste qui attendait que le feu vire au vert pour passer, le trainant sur une dizaine de mètres pour finir par percuter une voiture qui est à son tour renversée dans le caniveau. Le vélomotoriste meurt sur le champ, la tête coincée entre les roues du camion.

La police est vite sollicitée pour le constat. Ce sont des éléments du commissariat de Baskuy qui arrivent sur les lieux. Avec l’aide de certains éléments de la Brigade anti-criminalité (BAC), le chauffeur est exfiltré pour être gardé en lieu sûr. Mais, la foule est déchaînée et décidée à en découdre avec quiconque est en relation avec le camion. La tension est à son paroxysme. Devant la situation, les policiers font  appel à leur hiérarchie. Le commissaire de police de l’arrondissement de Baskuy qui était en partance pour une cérémonie sursoit à ce rendez-vous et file sur les lieux du drame à bord d’une voiture qu’il gara dans un « 6 mètres ». Mais, il fut désagréablement surpris car, la foule qui était déchaînée l’a pris pour le propriétaire du camion pour la raison qu’il était habillé en costume. Il a fallu l’interposition d’un officier de police présent sur les lieux et de la présentation de la carte professionnelle du commissaire pour que la foule lâche prise. Le camion est rapidement saccagé. Il a fallu également l’intervention du maire Simon Compaoré qui était de passage pour calmer la foule qui avait mis le feu aux marchandises contenues dans le camion. Le feu a été éteint, mais le camion est méconnaissable. La police fait les constats d’usage, le commissaire, quant à lui, a passé un mauvais quart d’heure.

Innocent Sawadogo  (collaborateur)