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RAZACK TRAORE: « Je ne suis pas venu à Malabo en vacances»

Dans l’entretien qui suit, l’ailier gauche des Etalons et du club polonais, Legea Gdansk, Abdul Razack Traoré, revient sur les raisons qui ont milité en faveur de son non alignement durant la CAN alors qu’il faisait pourtant partie des 23, de ses rapports avec ses coéquipiers, de son avenir avec les Etalons, de ses ambitions avec son club… Dans cette exclusivité, Razack Traoré se lâche et parle à cœur ouvert…

 

Le Quotidien : La CAN est maintenant terminée pour le Burkina Faso. Mais, nous n’avons pas vu Razack sur l’aire de jeu alors qu’il faisait pourtant partie des 23.

Razack Traoré : J’étais venu pour jouer et je me suis même préparé pour cela. Vu que j’ai disputé les qualifications jusqu’à ce jour, je ne comprends pas ce qui c’est passé. Je crois que cette question, il faut plutôt la poser au président de la Fédération burkinabè de football. Quand tu te bats pour quelque chose et qu’à l’arrivée, on te coupe l’herbe sous les pieds, on te dit que tu ne peux pas jouer parce que tu es d’origine ivoirienne… je ne sais pas quoi dire.

 

 

Abdul Razack Traoré, attaquant des Etalons du Burkina

et de Legea Gdansk (D1 Pologne)

 

Encore un autre problème de papiers ?

Problème de papier, c’est trop dit. Parce que mes papiers ont été faits dans les normes. C’est juste une information qui a été lancée et selon laquelle la Côte d’Ivoire allait poser une réserve contre le Burkina à cause de Djakiss (Djakaridja Koné, ndlr) et moi.

 

 

Mais, Djakiss a pourtant joué… une information finalement erronée ?

Ils m’ont dit que sur le TMC, mon statut était encore ivoirien. Mais pour moi, c’est tout à fait normal parce que mon dernier transfert, je l’ai fait alors que je ne jouais pas encore avec l’équipe nationale, j’étais encore Ivoirien. Donc c’est tout à fait normal. Mais malgré cela, mon club a tout fait pour changer cela et j’ai même donné l’information, mais voilà. Ils disent que pour plus de précaution, ils ne veulent pas prendre de risques. C’est très difficile à expliquer et parler de cela me fait encore très mal au cœur. J’aurais bien aimé aider mes coéquipiers, aider le pays. Mais, tout ce que Dieu fait est bon. S’ils en ont décidé ainsi, qu’est-ce que je peux bien faire.

 

Après cette expérience, es-tu prêt à accepter d’autres convocations pour jouer avec les Etalons ?

Prêt, je l’ai toujours été. Au jour d’aujourd’hui, le dernier mot ne m’appartient pas. Il appartient plutôt à la Fédération. Car, j’ai déjà donné mon accord pour défendre les couleurs du pays. Mais, si aujourd’hui je suis là et qu’on dit que je ne peux pas jouer, bien sûr que cela peux me causer des problèmes avec mon club. Mais, c’est un sacrifice qu’on fait. Je suis là pour cela. Je ne peux pas vous dire que je suis prêt ou que je ne le suis pas. Mais, je crois que je n’ai rien à dire là-dessus. Je serai prêt à jouer quand tout sera réglé. Comme ils (les membres fédéraux, ndlr) disent qu’il y a des problèmes, j’attends qu’ils les règlent, même si c’est dans deux ans, trois ans… la balle est dans leur camp.

« C’est juste une information qui a été lancée et selonlaquelle

la Côte d’Ivoire allait poser une réserve contre le Burkina à cause de Djakiss et moi»


 

Comment les choses se passent-elles avec ton club ?

La première partie de saison n’a pas été très excellente pour nous. Nous avons terminé à la 12e place. Mais, le plus important, c’est de ne plus descendre. La deuxième partie commence alors que j’ai vécu une mauvaise expérience ici. C’est dur, mais cela est maintenant terminé et il faut que je me concentre sur le futur avec mon club, car j’ai des objectifs à atteindre. Je vais rentrer pour bosser et essayer de donner le meilleur de moi-même pour le club en attendant que tout entre dans l’ordre avec l’équipe nationale.

 

Peut-on dire que tu es un titulaire indiscutable ?

En équipe nationale ? (rires) Titulaire indiscutable, je n’aime pas trop utiliser ce terme-là parce qu’on ne connaît pas de quoi demain sera fait. Le plus important pour moi actuellement avec mon club, c’est le travail. Donc, je continue à bosser dur pour pouvoir toujours m’exprimer et avoir de bonnes performances : c’est le plus important pour moi. La décision finale appartient au coach.

 

Quelles sont tes ambitions ?

C’est de recommencer à vivre les sensations de l’année dernière, parce que j’ai eu de petites blessures qui m’ont éloigné des terrains pendant un bon bout de temps. Aujourd’hui, je me sens bien. Je rentre et je vais continuer la préparation avec mon club. Actuellement, le plus important pour moi, c’est de pouvoir jouer tous les matches, donner le meilleur de moi-même pour que le club puisse avancer et atteindre les objectifs qu’il s’est fixé.

 

Ton plus beau souvenir avec les Etalons.

Mon meilleur souvenir, c’est quand nous nous sommes qualifiés pour la CAN, mais malheureusement elle s’est mal passée…

 

J’allais justement en venir, ton pire souvenir alors ?

(Rires) Je crois que cela sera également mon plus mauvais souvenir. Parce que ce que j’ai vécu ici, je ne sais pas si je suis prêt à vivre cela encore une deuxième fois. C’est choquant. Je ne suis pas venu ici en vacances, mais pour jouer, pour travailler. Et là, quand c’est comme cela, c’est difficile voilà pourquoi je n’aime pas en parler.

Razack Traoré (au milieu et accroupi): Vu que j’ai disputé les qualifications jusqu’à ce jour, je  ne comprends pas ce qui c’est passé

 

Un mot à l’endroit des millions de Burkinabè qui vous ont soutenu durant cette campagne africaine?

Je veux juste leur dire que nous sommes vraiment désolés pour la CAN. C’est bien vrai que je n’ai pas joué, mais j’ai été avec le groupe, je suis de tout cœur avec eux. Ils ont essayé, nous avons essayé, mais cela n’a pas marché. Nous n’avons pas su être à la hauteur de leurs espérances. Mais, c’est le football. De toutes les façons, nous nous excusons pour ce qui s’est passé. On ne peut pas changer le passé, mais nous allons nous battre pour pouvoir faire mieux dans le futur. C’est le plus important. Il y a déjà une autre CAN qui arrive et il y a aussi les éliminatoires du mondial. Je pense que le futur sera meilleur pour nous.

 

Entretien réalisé à Malabo par Philippe Bouélé BATIONO



07/02/2012
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