OUAGADOUGOU SECTEUR 21 : Une mère abandonne son nouveau-né dans la mosquée
« Le monde s’effondre ». Le titre du roman du célèbre écrivain nigérian Chinua Achebe n’est plus une simple image. Hélas, c’est le spectacle que nous offrent chaque jour des individus ayant entre les poumons une pierre à la place d’un cœur de chair ! Sont de ceux-là, cette inconnue qui a abandonné son bébé de quelques semaines dans une mosquée avant de disparaître dans la nature. De quoi s’agit-il ?
Le lundi 7 novembre 2011, au lendemain de la fête de Tabaski, les fidèles musulmans d’une mosquée du secteur 21 étaient en prière. C’était aux environs de 19 h. Une jeune dame, bébé dans les bras, arriva à la place réservée aux femmes. Elle demanda à une petite fille de prendre son bébé afin qu’elle puisse faire ses ablutions pour se joindre aux croyants pour la prière. Naturellement, la petite fille ne pouvait pas refuser. Elle prit l’enfant dans ses bras, avec bien sûr, l’espoir que la mère reviendrait dans quelques instants.
Les minutes s’égrainèrent, la nourrisse ne revenait pas, le bébé pleurait. La fillette également commença à pleure aussi et leurs pleur attirèrent l’attention des fidèles. A la fin de la prière, l’on chercha à en savoir plus. La fillette expliqua sa mésaventure. On se servit du mégaphone pour interpeller la mère. Mais tous les efforts restèrent vains. Les « alahou koubarou » sortaient de toutes les bouches. Le bébé qui est âgé de quelques jours (le nombril ne s’est pas cicatrisé) devint encombrant.
Les dignitaires de la mosquée décidèrent finalement de confier le bébé à une dame du nom d’Alimata Ouédraogo. En grand-mère, elle fit la toilette du bébé, le berça pour l’endormir et se joignit à ce « comité de crise » chargé de trouver une solution au problème.
Après des courses à la gendarmerie et au commissariat, la destination finale du bébé fut le service de l’action sociale de la Patte d’Oie. Dame Alimata Ouédraogo fut très émue : « Je suis vieille et il n’y a pas de nourrisse chez moi, sinon je me serais proposée de garder le bébé chez moi ».
Sur recommandation de la gendarmerie les dignitaires de la mosquée ont attribué le prénom Ibrahim à l’enfant.
Que dit la loi?
Le Code des personnes et de la famille du Burkina dispose en son article 110 que « toute personne qui aura trouvé un enfant nouveau-né est tenue d’en faire déclaration à l’officier de l’état civil du lieu de la découverte , d’en relater les circonstances et d’indiquer l’âge apparent, le sexe et toute la particularité pouvant contribuer à l’identification de l’enfant. Procès verbal de cette déclaration est dressé par l’officier de l’état civil, signé par lui et le déclarant. Il (l’officier de l’état civil) attribut un nom et un ou plusieurs prénoms à l’enfant».
Innocent Sawadogo
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