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La fête de Noël n’a pas du tout été rose pour les chrétiens du Nigeria cette année. Comme si la célébration de la naissance du Sauveur avait été une malédiction pour eux, la secte Boko Haram, que l’on s’est habitué à qualifier d’islamiste, mais qui est plutôt terroriste que religieuse, a encore frappé. Les attentats perpétrés simultanément contre plusieurs églises ont fait environ une quarantaine de morts. La première bombe qui a fait 35 victimes, a explosé pendant la messe de Noël donnée le matin à l’église de Madalla, à 40 kmd’Abuja, capitale du Nigeria. La deuxième attaque a eu lieu à Jos, ville du centre du pays et qui est considérée comme étant le principal foyer de tension entre chrétiens et musulmans. Ces violences de la part de Boko Haram s’expliquent par le fait que la secte, fondée en 2002 et qui signifie ‘’l’éducation occidentale est un péché’’ en langue haoussa, veut imposer un Etat islamiste dans le Nord du pays, à majorité musulmane et l’application totale de la charia. Partant, elle réclame la suppression de la démocratie et de la constitution dans le pays. Ces fous d’Allah veulent donc imposer coûte que coûte leur vision aux autres. Seulement, ce djihad, osons-le dire, n’est rien d’autre qu’une bêtise. Surtout dans ce troisième millénaire où presque tout le monde prêche la tolérance religieuse et la cohabitation entre différentes religions. Surtout lorsque ce sont des Africains qui engagent une bagarre au nom d’une religion importée. La laïcité, jusqu’à preuve du contraire, étant, du reste, la meilleure forme de société de jours.

Car, en fait, cette haine ‘’aveugle et absurde’’, comme le dirait le porte-parole du Vatican, ne consiste pas qu’à prendre seulement les chrétiens pour cibles. Boko Haram s’attaque en réalité à toutes formes de laïcité. Car, ni même les musulmans modérés ne sont épargnés par leur cabale meurtrière. Et de tous points de vue, cette secte, ainsi que nous l’affirmions plus haut, est une secte terroriste. D’ailleurs, la gangrène dépasse aujourd’hui le seul Nigeria. N’a-t-on pas dit que Boko Haram entretient des accointances avec les Shebabs dela Somalie ? Le mal aurait même atteint l’Afghanistan, puisqu’il y aurait en fin de compte une affiliation entre les Shebabs, Boko Haram et Al Quaeda, la vraie vermine que même les Etats les plus sécurisés du monde redoutent, à l’image du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis d’Amérique. Affiliation qu’il serait d’ailleurs difficile de remettre en cause, vu le ton du discours de la secte Boko Haram et même le  mode opératoire de ces différentes organisations : attentats-suicides, voitures piégées, etc. Pratiques véritablement dignes d’Al Quaeda. A ce propos, rappelons que 7 d’entre eux seraient formés par Al Qaeda.

Par ailleurs, et au demeurant, l’Afrique, particulièrement dans ses parties occidentale et septentrionale, semble être désormais la plaque tournante, le bastion du terrorisme mondial aujourd’hui. Et qui mieux que le président nigérian, Goodluck Jonathan, dont c’est aussi la personnalité qui est remise en cause, en quelque sorte, du fait de sa chrétienté, pouvait comprendre cela ? En effet, l’intéressé a eu à déclarer que ‘’ces actes de violence (ndlr, de la part de la secte Boko Haram) contre des citoyens innocents sont un affront injustifié à notre sécurité et à notre liberté collective’’. Justement, il y a vraiment lieu de tirer la sonnette d’alarme. De sorte que les Etats africains, avec l’appui des partenaires occidentaux, puisqu’il s’agit d’un sujet mondial, puissent revoir, en les renforçant, leurs systèmes de sécurité internes, dans le sens de se doter de moyens sécuritaires nettement plus efficaces. 

Mais le mieux serait vraiment, ainsi que de nombreux dirigeants l’ont compris, quoique leurs réflexions tardent toujours à se concrétiser, de mener la lutte contre le terrorisme, voire même du grand banditisme, de façon synergique. Il faut carrément une stratégie transfrontalière sinon rien, vraiment rien, ne pourrait aboutir. Aucun Etat, seul, ne pourrait venir à bout du fléau sans l’aide de ses voisins. Car, comme on l’a vu entre-temps, les terroristes, pour échapper à l’assaut des troupes loyales du Kenya ont été obligés de se réfugier chez le voisin somalien. Comme une épidémie, le mal se propage et se déplace.

La Rédaction