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Depuis hier mercredi 29 décembre 2010, l’ancien footballeur international et entraîneur de l’équipe national, Aboubacar Sidiki Camara, plus connu sous le nom de « Titi » Camara, a été nommé ministre des Sports par le nouvel homme fort de la Guinée Conakry, le professeur lpha Condé. Mais Titi  Camara était-il l’homme de la situation, surtout en cette période de « crise aigüe » que traverse le sport de ce pays ?

La nomination à la tête du département des sports de l’ancienne gloire du football guinéen, Titi Camara, hier mercredi 29 décembre 2010 par le professeur-président Alpha Condé a été perçue par nombre d’observateurs comme une bombe. Mais fallait-il pour autant s’étonner d’une telle nomination ? Assurément non ! En témoigne le ferme engagement de ce dernier dans la campagne présidentielle aux côtés de celui qui est aujourd’hui devenu son « patron ». Quoi donc de plus normal qu’il ait eu pour récompense un portefeuille ministériel, en l’occurrence celui des sports. Mais arrivera-t-il à relever les nombreux défis qui l’attendent ? Oui, s’empresseraient de répondre certains observateurs. Et cela, à juste titre car ce n’est pas la première fois, encore moins la dernière qu’un ancien sportif est nommé ministre des sports. Il suffit, pour s’en convaincre, de jeter un tout petit coup d’œil dans le gouvernement de certains pays et non des moindres. En Europe, en Amérique, en effet, cette pratique n’est guère rare. L’ancien pilote de moto, Christian Estrosi (ministre délégué à l’aménagement du territoire dans le gouvernement de Dominique de Villepin, en 2005), ou encore la légende vivante du football brésilien, Pelé, qui a été nommé ministre des Sports de son pays de 1994 à 1998, après s’être retiré des terrains en 1977, sont des exemples révélateurs. Pourquoi eux, et pourquoi pas Titi Camara serait-on tenté de dire, d’autant plus que ce dernier a connu une carrière footballistique assez riche en expérience et connait de ce fait bien, sinon mieux, le football guinéen et par ricochet le sport guinéen. En effet, Aboubacar Sidiki Camara, dit Titi Camara, a évolué dans les plus grands clubs européens (l’Olympique de Marseille, le FC Lens, l’AS St Etienne, en France), Liverpool FC et West Ham United (en Angleterre) et a servi le football guinéen, d’abord en tant que joueur puis sélectionneur de l’équipe nationale, même si cette aventure n’a duré que quelques mois. Les mêmes marmites ne faisant pas toujours les mêmes sauces, Titi Camara est-il réellement « the right man, in the right place ». Autrement, l’ex attaquant et meilleur buteur actuel du Sily national est est-il l’homme de la situation ? Le professeur Alpha Condé a-t-il mesuré l’enjeu de la situation avant de choisir Aboubacar Sidiki Camara comme ministre des Sports ? La question reste posée ! Et y répondre n’est pas chose facile. Néanmoins, cette nomination a de forts relents de récompense. En effet, tout laisse croire que le Pr Alpha Condé a procédé à la nomination de Titi Camara comme chef du département chargé des sports juste pour le remercier et le récompenser pour son engagement dans la campagne présidentielle d’octobre dernier. Mais quand on connaît l’homme et quand on sait de quoi il est capable, difficile de comprendre une telle décision ! L’on a encore en mémoire le scandale au centre duquel ce dernier s’est retrouvé lors de l’élimination du Sily national par le Burkina Faso, à la Coupe d’Afrique des nations disputée ici même à Ouagadougou, en 1998. En effet, après leur élimination, Titi Camara et ses coéquipiers se s’étaient adonnés à des actes dignes de délinquants en cassant et commettant des actes de vandalisme. Mais depuis, les années sont passées et l’homme a dû maintenant mûrir, voire changer. Aussi, « Celui qui n’a pu le moins, pourrait-il le plus ? » Le passage à la tête de l’équipe nationale de Guinée ayant été un fiasco (moins de deux mois de fonction, et seulement 2 matches disputés dont une défaite et un nul), Titi Camara pourra-t-il conduire le sport guinéen dans son ensemble vers des lendemains meilleurs ? Wait and see !

Par Philippe Bouélé BATIONO