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Luc Adolphe Tiao: Le journaliste, le diplomate et le politique

                                             

 

 

Beyon Luc Adolphe Tiao. C’est donc lui qui succède à Tertius Zongo, au poste de Premier ministre. Après un peu plus de trois ans passés à la primature, ce dernier vient de faire les frais de la crise sociale et politique qui secoue le Burkina. Une crise multiforme et complexe qui semble donner le tournis au régime.

 

En vertu de son pouvoir discrétionnaire, Blaise Compaoré a donc décidé de se passer des services de Tertius  Zongo au profit de celui qui était il y a encore quelques heures, l’Ambassadeur du Burkina en France. Heureuse promotion assurément pour ce journaliste émérite, ex Président du conseil supérieur de la communication, Csc.

 

A ce poste, l’homme a, durant sept ans,  positivement marqué de son empreinte, la vie et le cheminement de cette institution. Amoureux des belles lettres, c’est une personnalité connue et reconnue pour son ouverture et sa pondération.

 

 Des qualités qui lui seront d’une grande utilité pour aborder cette tâche ardue, cette patate chaude que vient de lui refiler le Président du Faso. Lui qui n’a jamais occupé de portefeuille ministériel, se voit néanmoins propulsé au devant de la scène, avec la mission de former un gouvernement de crise.

 

Car on le sait, les priorités pleuvent depuis le mois de mars. Et ce depuis l’affaire Justin Zongo. Ce dossier on le sait empoisonne le fonctionnement de l’école burkinabè, livrée à elle-même à travers les revendications de justice et de bonnes conditions de travail de la part des acteurs de ce domaine.

 

 De leur côté, les travailleurs ne démordent pas et maintiennent la pression en vue d’obtenir la revalorisation de leur traitement. Il y a quelques semaines, une marche a d’ailleurs rassemblé des milliers de manifestants à la bourse du travail de Ouagadougou, ainsi qu’à l’intérieur du pays.

 

 Confortés dans leur démarche dont la légitimité n’est plus à démontrer, les leaders syndicaux ont été fermes et même menaçants. Et pour cause ont-ils prévenu, leur patience n’est pas illimitée. Surtout si les fruits de la croissance continuent de leur passer sous le nez.

 

Quant à la société civile, elle aussi s’est positionnée. Dans certains milieux, l’on n’hésite plus à aborder ouvertement, la question de l’alternance au nom de la préservation de la paix sociale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Une paix sociale  sérieusement malmenée par des actes de vandalisme à répétition perpétrés par des hommes en tenue et qui ont connu une escalade à travers les manifestations de commerçants qui n’en pouvaient plus de subir le courroux de militaires en froid avec leur hiérarchie.

 

 Et si l’on ajoute à ce tableau peu reluisant, la fragilisation du pouvoir judiciaire, l’affaissement de la confiance entre l’administration et l’administré, les prochaines échéances électorales, ou encore les réformes politiques et institutionnelles promises de longue date,    l’on peu comprendre que le nouveau Premier ministre burkinabè dont le profil rompt avec la tradition qui voulait que l’oiseau rare soit un économiste ou un gestionnaire, aura fort à faire pour s’imposer et éviter le même sort que son prédécesseur ; on peut le dire en effet, Tertius s’en va sur la pointe des pieds. Avec son projet de discours sur l’état de la nation dans les poches, et sûrement avec le sentiment d’avoir joué le mauvais rôle : Celui de fusible.

 

 Autant dire alors que l’ossature du nouveau gouvernement est attendue avec impatience par les Burkinabè. Elle nous donnera une indication sur les orientations futures, mais également une idée sur la méthode Tiao.

 

                                                                                                                     La Rédaction



21/04/2011
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