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Recommandations et décisions de la CEDEAO

 

Dans le communiqué final, les chefs du groupe de contacts et le médiateur sont parvenus aux conclusions, recommandations et décisions suivantes :

 

I.                    De la nécessité d’une consolidation de l’ordre constitutionnel et de la continuité de l’Etat

1. Le groupe de contact se réjouit du retour de l’ordre constitutionnel au Mali. Il demande à la CEDEAO de prendre des mesures spécifiques, de concert avec le gouvernement malien, afin de protéger et de consolider les institutions de la République et d’assurer leur fonctionnement régulier.

2. Il invite également la CEDEAO à appuyer le gouvernement de la République du Mali en vue d’organiser le retour au Mali du président de la République par intérim, Son Excellence Monsieur Dioncounda Traoré, et d’assurer sa protection et son intégrité.

3. Afin de favoriser la stabilité politique et de créer les conditions propices à une sortie de crise apaisée, les chefs d’Etats membres du groupe de contact soutiennent la demande des forces vives du Mali y compris la classe politique et la société civile et les invitent à procéder à des consultations et à formuler au président de la République par intérim des propositions en vue de la formation avant le 31 juillet 2012 d’un gouvernement d’union nationale chargé de la mise en œuvre d’une feuille de route de sortie de crise. Par ailleurs, ils exigent que toute la lumière soit faite sur l’agression physique contre le président Dioncounda Traoré et que des poursuites soient engagées contre les auteurs de cette agression.

4. Les chefs d’Etat membres du groupe de contact expriment leur vive préoccupation quant à la situation vécue par les populations vivant au Nord du Mali du fait de l’occupation de cette partie du pays par des mouvements armés et de l’absence des services de l’Etat. Ils lancent un appel pressant au gouvernement du Mali, afin qu’il prenne les mesures nécessaires, avec l’appui de la CEDEAO, pour rétablir l’autorité et l’administration de l’Etat sur l’ensemble du territoire national.

5. Les chefs d’Etats membres du groupe de contact exhortent le gouvernement malien à adopter, sans délai, une feuille de route devant conduire à une sortie de crise apaisée par le recouvrement de l’intégrité territoriale et l’organisation d’élections justes, transparentes et crédibles auxquelles le président par intérim, le Premier ministre et les membres du gouvernement de transition ne seront pas candidats.

6. Les chefs d’Etats membres du groupe de contact exhortent le gouvernement malien à saisir l’Assemblée nationale en vue de la prorogation du mandat des membres du Haut conseil des collectivités territoriales et du Conseil économique, social et culturel.

     II. De la gestion de la crise au Nord du Mali

7. Concernant la crise sécuritaire au Nord du Mali, le groupe de contact rappelle que l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali, ainsi que la laïcité de l’Etat et la liberté de la religion sont non négociables. Il lance un appel solennel à l’ensemble des acteurs sociopolitiques maliens, y compris aux mouvements armés occupant abusivement le nord du pays, afin qu’ils privilégient le dialogue et œuvrent de concert pour préserver  la cohésion sociale et l’unité nationale. Il exhorte, par conséquent, les mouvements armés maliens à se démarquer des groupes terroristes et de tout  extrémisme, afin de permettre un dialogue inclusif et une sortie de crise rapide.

8. Les chefs d’Etats membres du groupe de contact encouragent le gouvernement malien à mettre en place une structure nationale chargée d’engager avec les mouvements armés du Nord Mali des pourparlers de paix sous les auspices du médiateur de la CEDEAO, afin de rechercher, par le dialogue, des solutions politiques négociées à la crise.

9. Ils exhortent la CEDEAO à apporter un soutien pour le renforcement des capacités de l’armée malienne, afin de lui permettre de s’acquitter de sa mission régalienne de défense du territoire national et de protection des institutions, des personnes et des biens.

10. Le groupe de contact invite le gouvernement malien à établir une coopération dynamique et soutenue avec la CEDEAO, l’Union africaine et l’Organisation des Nations unies en vue d’une gestion efficace de la crise au Nord du Mali. A cet égard, il exhorte le président de la République par intérim à adresser sans délai  une requête à la CEDEAO et aux Nations Unies en vue du déploiement d’une force de la CEDEAO pour soutenir l’armée malienne dans sa mission régalienne de défense du territoire national.

        III. De la protection des droits civils, économiques, sociaux et culturels

11. Les chefs d’Etats membres du groupe de contact sur le Mali rappellent au gouvernement malien, aux mouvements armés occupant le Nord du pays et à tous les autres acteurs sociopolitiques maliens leurs obligations de respecter et de faire respecter les droits humains et les libertés fondamentales, conformément à la Constitution malienne et aux instruments internationaux auxquels le Mali a souscrit. Ils les engagent à prendre les mesures nécessaires pour garantir le respect des droits individuels et collectifs sur l’ensemble du territoire malien.

12. Ils les invitent, instamment, à prendre les mesures  nécessaires pour garantir l’accès des populations aux services sociaux de base, en particulier, l’éducation, la santé, l’eau et l’alimentation.

13. Par ailleurs, les Chefs d’Etats du groupe de contact, très préoccupés par la situation humanitaire tragique dans le Nord du Mali, lancent un appel pressant à la communauté internationale, pour apporter une aide humanitaire d’urgence aux populations du Nord du Mali et aux personnes déplacées ou réfugiées dans d’autres pays, et exhortent à leur fournir  une assistance humanitaire accrue et à soutenir  la création d’un fonds d’assistance humanitaire. A cette fin, ils demandent aux mouvements armés occupant le Nord du Mali de faciliter les opérations d’assistance humanitaire engagées sous l’égide de la Communauté internationale. Ils les tiendront responsables de toute dégradation de la situation humanitaire dans le Nord du Mali.

14. En outre, ils encouragent le gouvernement malien à prendre  les dispositions utiles pour renforcer sa coopération avec l’ensemble des partenaires techniques et financiers du Mali, afin de préserver le tissu économique du pays et de répondre aux besoins fondamentaux des populations maliennes sans exclusive.

         IV. Des mesures d’apaisement et de confiance

15. Le groupe de contact sur le Mali lance un appel pressant à toutes les parties prenantes à la crise malienne pour un arrêt complet des hostilités avant le début du mois de Ramadan. Il appelle les mouvements armés occupant le Nord du Mali à mettre fin immédiatement à la destruction des monuments historiques de Tombouctou et invitent la communauté internationale à créer un fonds spécial destiné à la restauration et à la préservation de ces monuments qui sont classés dans le patrimoine mondial des biens culturels. Il demande la libération immédiate de toutes les personnes arbitrairement détenues. Il demande en outre à la Cour pénale internationale (CPI) de procéder aux investigations nécessaires à l’identification des auteurs de crime de guerre et à engager les poursuites nécessaires à leur encontre.

16. Les chefs d’Etats membres du groupe de contact  exhortent vivement le gouvernement du Mali à adopter, avant la fin du mois de juillet 2012, une feuille de route de sortie de crise, en concertation avec le Médiateur de la CEDEAO.

17. Les chefs d’Etats réitèrent la décision du 41e sommet de la Conférence des Chefs d’Etats et de gouvernement de la CEDEAO de déployer les forces en attente de la CEDEAO au Mali dans les meilleurs délais pour aider à la stabilisation des institutions et à la restauration de l’intégrité territoriale du Mali.

18. Ils encouragent le gouvernement malien, les mouvements armés occupant le Nord du Mali, ainsi que les autres acteurs sociopolitiques maliens à mettre pleinement  en œuvre les dispositions pertinentes de la résolution 2056 (2012) du Conseil de sécurité des Nations unies du 5 juillet 2012.

19. Les chefs d’Etats membres du groupe de contact rappellent que tous ceux qui s’opposeront au bon déroulement de la transition et aux décisions de la CEDEAO s’exposeront à des sanctions individuelles ou collectives    

 Le groupe de contact sur le Mali 



10/07/2012
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