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ITALIE: Fin de la « Berlusconnerie »

On n’a pas tergiversé pendant longtemps pour obtenir le départ de Silvio Berlusconi. Lequel, disons-le, a été ces derniers jours acculé sur tous les plans : incapacité de faire face à la crise financière qui frappe l’Italie et accusé de miner la crédibilité de son pays. Difficile donc pour le « magnat des médias » italien de trouver une issue pour sauver son fauteuil de chef du conseil italien qu’il occupe depuis 14 ans. Ainsi donc, après le premier ministre de la Grèce, c’est au tour de celui de l’Italie d’être valsé par son parlement. Vite fait, bien fait, voilà comment on peut caricaturer l’appel à la démission des deux premiers ministres en l’espace d’une semaine. Crise financière oblige, les chefs du gouvernement grec et italien ont été sommés de céder leur place à des hommes encore plus illuminés qu’eux pour faire face à la banqueroute financière que traversent ces deux pays. Si en Grèce, seule la crise financière a eu raison de Papandréou, en Italie par contre, Berlusconi, en plus de la débâcle financière, est accusé d’avoir vilipendé son pays. N’a-t-il pas qualifié un jour l’Italie, de « pays de merde » ? Une expression qui témoigne toute la négligence avec laquelle Silvio Berlusconi a dirigé le pays de Mussolini. A cela s’ajoutent les multiples frasques berlusconiennes. Il Cavaliere, comme l’appellent affectueusement ses concitoyens, avait un goût très prononcé pour « le sexe », surtout avec les jeunes filles avec qui, semble-t-il, il entretenait des « relations sexuelles tarifiées ». Dans ses berlusconneries, le premier ministre italien était mêlé dans des affaires de mœurs, de corruption, de fraudes et nous en passons, de peur d’en oublier. Silvio Berlusconi allait de pire en pire dans ses frasques, sans se soucier de l’image de la fonction qu’il occupait. Car, de tout point de vue, il devrait donner l’exemple à son peuple. Alors, qu’on ne soit pas étonné aujourd’hui d’entendre les Italiens accuser Il Cavaliere de miner la crédibilité du pays et par conséquent, il devrait céder sa place à quelqu’un d’autre avant son mandat. Chose d’ailleurs qu’il a faite le 12 novembre dernier. Par cette démission, les Italiens ne peuvent que se ragaillardir de s’être débarrasser de Papounet (l’autre nom de Berlusconi) et souhaiter que celui qui lui succédera ne soit pas un autre gentleman. Mario Monti, 68 ans, est celui qui remplacera Berlusconi à la tête du conseil italien. Précédemment président de l’université Bocconi de Milan, l’ex-commissaire européen, aura la lourde tâche de redresser les finances du pays en dérive et honorer la fonction premier ministre ternie par 14 ans de règne de son prédécesseur. Par ailleurs, le départ de Berlusconi de la tête du gouvernement italien revêt un intérêt particulier pour des pays, notamment africains. Comme on l’aura constaté, c’est sans tambour, ni trompette que Silvio Berlusconi, sous la demande de son peuple, a accepté rendre le tablier. Peut-on imaginer un instant qu’un président africain puisse avoir la même réaction que le premier ministre italien ? Evidemment non ! Ou du moins, il va falloir attendre encore des décennies pour voir un président africain, parce que confronté à une crise financière ou accusé de ternir l’image de son pays, quitter aussi facilement le fauteuil présidentiel. En début d’année 2011, c’est par la canonnière pour les uns, une pression populaire sans égal pour les autres, que des présidents africains après de longs règnes, ont quitté le pouvoir. Alors qu’il était plus facile pour eux de partir sans la force, tout comme Berlusconi l’a fait. Ce dernier a même eu l’avantage de conditionner son départ par le vote par le parlement de la loi de la stabilité financière qu’il a proposée. Ensuite, la tenue d’élections dans un bref délai. C’est dire toute l’importance que les dirigeants européens accordent à leur peuple, contrairement aux dignitaires africains qui préfèrent verser le sang de leur peuple pour s’accrocher de façon malheureuse au fauteuil. Alors, la démission de Silvio Berlusconi est une leçon pour les chefs d’Etat africains, même si pour les Italiens, c’est la fin de la « Berlusconnerie ». Yaya Issouf MIDJA


14/11/2011
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