Actu-infos

Actu-infos

PRESIDENTIELLE EN ZAMBIE:Rupiah Banda donne la réplique à nos dictateurs

L’alternance politique semble faire son petit bonhomme de chemin en Afrique, est-on tenté d’affirmer. Après  le Cap-Vert, voilà encore un pays qui vient de rentrer dans le cercle très restreint des Etats ayant connu une alternance politique. En effet,  la Zambie, car c’est d’elle qu’il est question, vient de donner le bon exemple à l’issue de sa présidentielle (même si, toutefois, des incidents isolés ont été enregistrés). Au pouvoir depuis près de 20 ans, le mouvement pour la démocratie multipartite (MMD) du président sortant Rupiah Banda vient de concéder une cinglante défaite face au chef de l’opposition, Michael Sata à l’issue de la présidentielle organisée le 20 septembre 2011 dernier. Naguères caractérisés par les longs règne de ses présidents (27 ans de règnes pour Kenneth Kaunda et 10 pour Frederick Chiluba), la Zambie vient de rompre définitivement (osons le croire) d’avec sa tradition. Le fait marquant, au terme de ce feuilleton électoral dans ce pays, c’est l’attitude du président sortant après la proclamation officielle des résultats. En toute humilité, il a reconnu sa défaite tout en tirant les leçons de son échec. Dans son dernier discours à la tête de la Zambie, le désormais ex-numéro un de la Zambie, Rupiah Banda a indiqué que le résultat de l’élection reflétait le désir de la population. S’adressant au vainqueur, il lui a souhaité du « bien » pour ses années à la présidence, il a également appelé ses militants à respecter le verdict des urnes. Comme vous l’aurez constaté, une telle attitude de la part d’un président africain relève presque de l’utopie quand on sait que bon nombres d’entre eux sont prêts à user de tous les moyens, de tous les stratagèmes pour s’accrocher au pouvoir. Pire, certains se voient en messie dont le peuple ne peut se passer. Sous nos tropiques, bien des présidents pensent être indispensables à leurs nations. Ils sont également nombreux, ces présidents qui pensent être la seule matière grise de leur pays.  Mais ont-ils seulement pensé qu’avant même leur naissance, leur pays était dirigé par d’autres personnes ? A l’heure des grands changements démocratiques marqués par des révolutions tous azimuts qui traduisent la volonté des peuples à se défaire de ces rapaces incompétents, on est en droit d’espérer que la race des dictateurs est désormais une espèce en voie de disparition. Ainsi donc, après trois ans seulement (Rupiah Banda est arrivé au pouvoir en octobre 2008), le président sortant âgé de 74 ans démontré par là, qu’il n’appartient pas à cette race de présidents qui ont la boulimie du pouvoir. Après donc le Cap-Vert, et la Zambie à qui le tour ? Osons tout simplement croire que la dynamique va se poursuivre car l’heure est venue pour les rapaces de quitter le navire.

G. Maurice BELEMNABA



26/09/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 73 autres membres