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Alors que la campagne présidentielle bat son plein en ce moment, à seulement 3 jours de la présidentielle française du 22 avril 2012, et que les 10 candidats en lice multiplient meetings, discours et autres stratégies pour s’attirer l’électorat nécessaire à leur élection en tant que prochain locataire de l’Elysée, les Français de Ouagadougou, ou du moins pour ce qu’il nous a été donné de constater lors de notre sortie sur le terrain, mercredi 18 avril 2012, s’intéresse peu ou prou à ce qui se passe dans leur patrie. Si pour certains cela va de pair avec le manque d’intérêt qu’ils accordent à la chose politique elle-même, pour d’autres au contraire, ils disent ne pas être convaincus par les interventions des différents candidats qu’ils accusent de vouloir plus “se lancer des piques“ plutôt que de parler de leur programme. Lisez plutôt…

Amandine Puntous, citoyenne française

“ Les discours de campagne sont un peu une joute entre personnages“

Je suis la campagne de loin,
j’essaie de m’y intéresser via internet. J’essaie de ne pas trop me fier aux
sondages parce que le climat est un peu tendu. Ce qui m’intéresse plus, ce sont
les conditions de va-et-vient des migrants. Je ne sais pas si cela va rester
très ouvert suite aux élections, mais on verra bien. J’espère que le prochain
président va pousser tout ce qui est éducation, ouvrir quelques postes en plus
et favoriser les métiers professionnels parce que nous sommes un tout petit peu
bloqués au niveau des emplois.

Les discours de campagne sont un
peu une joute entre personnages. Ils se balancent des piques en disant qu’un
“tel ne fait pas bien, moi, je vais faire ceci et ce sera mieux“. Mais, je ne
sais pas si c’est intéressant de fonctionner comme ça. J’ai l’impression qu’on
assiste plutôt à un combat qu’à une vraie représentation de ce qu’ils ont envie
de faire. Je ne pense que les Français ont envie de savoir qui est le plus
fort, mais celui qui peut faire avancer les choses.

Mon choix, il est plus ou moins
fait. J’avais déjà une idée de celui pour qui je vais voter, avant même le
lancement de la campagne présidentielle. J’ai deux partis en tête qui
m’intéressent.

Anonyme

“ On regarde tout ça comme une
espèce de grosse mascarade“

Après mes intérêts, mon domaine
d’activités, la politique comme tout le monde, je m’y intéresse parce que nous
sommes tous obligés. Je suis très influencée ou influençable par le lieu où je
me trouve et les gens avec qui je me trouve. Avec le fait d’être ici, on n’a
pas mal de recul par rapport à tout ce qui se passe. Je pense que c’est quand
même difficile de se mettre dans les campagnes. Je me sens un peu extérieur,
détachée de tout ce qui se passe en ce sens que la politique n’est pas mon
intérêt premier. On regarde tout ça comme une espèce de grosse mascarade.

Je ne suis pas convaincue par les
interventions des différents candidats. On voit plus juste la lutte entre les
différents candidats et celui qui, pendant telle ou telle interview dira le
moins de bêtises. J’ai un léger détachement mais pas par manque d’intérêts.

Je n’ai pas fait un choix, mais
on peut dire que c’est l’inverse d’un choix, c’est un refus. Mon choix n’a été
motivé ni par le programme, ni par le discours d’un candidat. Il y a des
candidats que je n’ai pas envie de voir élus. Mais même maintenant, je ne suis
pas encore sûre de mes choix, j’ai l’impression de ne pas avoir une opinion
assez fondée et d’être influencée par les gens qui m’entourent  et peut-être par manque de temps aussi de
pouvoir vraiment être informée.

Je suis la campagne à la télévision et via internet.

Axel Gnaman, 20 ans

“A chaque fois qu’il y a eu un
changement de président, ça n’a rien changé pour moi“

Je ne vis pas la campagne. Je
suis complètement détaché de ça. Je ne comptais pas voter à la base donc du
coup, je ne m’y intéresse pas. La politique ne m’a jamais vraiment intéressée,
car elle ne change pas grand-chose à ma vie quotidienne. Celui qui sera élu
n’aura pas forcément une influence sur ma vie. A chaque fois qu’il y a eu un
changement de président, ça n’a rien changé pour moi.

Nous sommes de toute façon
obligés de suivre la campagne. Moi, je suis de temps en temps sur internet et à
la radio.