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DE LA REPUBLIQUE DU GOLF HOTEL A CELLE DU BUNKER: Les Ivoiriens toujours dans la même impasse

Malin,  qui saura prédire la fin de la crise ivoirienne née de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. On en a vu et entendu. Beaucoup d’eau, pour ne pas dire de sang, a coulé sous les ponts. Analystes, chroniqueurs, commentateurs, reporters, tous ont l’impression d’avoir perdu leurs latins. La raison est si simple : chaque jour est fait de  rebondissements, des moins prévisibles aux plus surréalistes. Autant donc dire que la Côte d’Ivoire est devenue un monde de mystère où même les initiés se perdent en présuppositions.  Rien qu’à voir les événements des trois derniers jours, on se rend à l’évidence que la crise en Eburnie a encore de « beaux jours devant elle ». Pour ça, il faut faire avec.  Malheureusement, cette situation est faite  pour nous déplaire. Car, il semble que nos analystes sont fatigués ou n’ont tout simplement  plus rien à mettre sous la dent.

Ceci dit, les derniers assauts des Forces républicaines de la Côte d’Ivoire (FRCI) sur la présidence de la République et sur la résidence du président  pour déloger le locataire, qui n’est personne d’autre que le téméraire de Mama, Laurent Gbagbo, président sortant adoubé par le Conseil constitutionnel, contrairement aux résultats des urnes tels que proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI) qui donne Alassane Dramane Ouattara vainqueur, se sont soldés un échec.

Pour autant, la force de frappe des FRCI a donné une autre configuration à l’occupation stratégique de la capitale économique de la Côte d’Ivoire. Car dorénavant, on ne parle plus de Golf Hôtel où étaient scotchés Alassane Dramane Ouattara,  les membres de son gouvernement et ceux du RDHP, mais plutôt du Bunker où se sont enfuis, dit-on, Laurent Koudou Gbagbo, sa famille et ses proches.

Justement, c’est là qu’il faut aller le chercher et le mettre à la disposition de la justice. Surtout ne pas le tuer, car le président reconnu par la communauté internationale le veut vivant. Une mission qui ne semble pas être une messe à faire pour les forces républicaines qui se sont heurtées à plusieurs reprises au portique de la présidence, sis au quartier Coccody, faisant croire à plus d’un que le woudi de Mama est coriace. Mieux, il ne s’offusque guère des combats qui se déroulent autour de son palais.  Aussi serein soit-il, ou semble-t-il donner l’impression, on a envie de dire que Laurent Gbagbo dispose d’un pouvoir mystique ou tout simplement qu’il est devenu fou.   En tout cas, une chose est certaine : il fait baver tout le monde au point d’attirer toute cette haine internationale contre lui.

Sa dernière sortie sur Radio France internationale, pour démentir toutes tractations pour son départ,  au moment où cette radio passait tout le clair de son temps à annoncer que des négociations étaient en cours pour la reddition du président sortant, doit convaincre les plus sceptiques que le mari de Simone ne bougera pas d’un iota.  Il est convaincu de sa victoire et de sa force de résistance. Encore qu’il est trop rompu dans des dogmes dans lesquels il tire sa prophétie. Et c’est malheureusement cette croyance qui le conduit tous azimuts à la dérive. Vraisemblablement, Laurent Gbagbo se comporte comme un messie. C’est donc tout naturellement qu’il ne veuille pas céder facilement le pouvoir que Dieu lui a donné. Tant que Gbagbo croira à son dieu, tant qu’il sera entouré par des pasteurs qui prient chaque matin pour lui et qui prédisent de ce que sera la journée, il est évident que Gbagbo continuera à résister. Autrement dit, il ne faut pas se leurrer : Gbagbo ne se rendra pas. Pas en tout cas pour que ADO soit président, puisque lui-même a dit qu’il faudra qu’Alassane Dramane Ouattara marche sur son corps avant d’occuper le fauteuil présidentiel. 

 

Pour l’instant et en attendant que l’argument de la force ne convainque l’un ou l’autre, c’est la population ivoirienne en générale et abidjanaise en particulier qui paie les frais de cette guerre. En plus des morts qui se comptent désormais par milliers, c’est la faim, le manque d’eau, d’électricité, de médicaments qui s’invitent dans la crise. Toute chose qui laisse une population meurtrie qui doit  aussi désormais se résoudre à vivre avec des détonations d’armes lourdes.  C’est à peine si les acteurs de la crise ivoirienne savent réellement l’objectif de leur lutte. On pensait jusque-là, qu’ils avaient en réserve quelques graines d’amour et de retenue pour éviter à leur peuple le malheur.  Hélas, le peuple peut mourir de faim, de soif, de maladie en attendant le vainqueur de cette bataille. N’est ce pas là donc l’enfer des Ivoiriens ? 

 

La Rédaction



10/04/2011
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