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ASSASSINAT D’UN POLICIER A KIEMBARA: Tout sur les circonstances de sa mort /Il devrait pas être de garde le mercredi

Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 2011, un policier a été retrouvé mort dans son bureau au commissariat de police du district  de Kiembara, commune rurale de la province du Sourou dans la région de la Boucle du Mouhoun. Pendant qu’il était de garde,  Alhousseynou  Remba, assistant de police, puisque c’est de lui qu’il s’agit,  a été sauvagement étranglé  aux environs du 3 heures le 1er  décembre par, dit-on, des prisonniers qui étaient dans les locaux du district.  Ces derniers étant toujours en cavale, les circonstances réelles de la mort de l’assistant restent encore  non élucidées.  Nous avons dépêché une équipe sur place, le 3 décembre dernier,  à  Kiembara et à la direction provinciale du Sourou de la police nationale pour de plus amples renseignements.

 

Sur la Route nationale numéro dix (RN10), le 3 décembre dernier,  à 15 kilomètres de  Kiembara, nous fûmes interpelés par deux gendarmes, pour le contrôle de nos pièces d’identité et celle de la moto, un gendarme nous demande si nous venons « pour du bon, surtout que vous êtes des journalistes ?». Oui et non, hâtions-nous de répondre et le passage nous est donné. Nous voilà à Kiembara, notamment au commissariat de district où le policier a été tué. Nous y trouvions deux policiers, assis sous des arbres, scrutant l’horizon plein de vent de l’harmattan.  Ils faisaient face au bâtiment dans lequel leur collègue à été étranglé. Après que nous leur avions  décliné l’objet de notre présence, ils nous répondirent tout suite que seul leur patron peut nous donner des éléments de réponse sur le meurtre de leur collègue. Malgré notre insistance, aucune de nos questions ne trouvèrent réponse de la part de ces deux agents, du reste, très courtois et accueillants.

Le bâtiment de 4 pièces qui sert de lieu de travail de la police du  commissariat de district de Kiembara

 

Contacter, l’officier de police Boureima Traoré, faisant office de commissaire au district de Kiembara nous demande de voir le directeur provincial du Sourou de la police nationale ;  ce dernier se trouvant naturellement à Tougan, chef-lieu de la province.  Sans hésiter, nous voilà sur la route de Tougan qui est  à 45 kilomètres de Kiembara.

Lorsque que nous arrivions à Tougan à 16 heures 32 minutes, le directeur provincial était débordé par des appels téléphoniques et il ne pourra nous recevoir qu’aux environs de 18 heures. Visiblement abattu,  il nous demande de revenir le lendemain 4 décembre à l’heure de notre convenance.

 

L’assistant  Alhousseynou  Remba n’était pas programmé pour la garde le jour de sa mort

C’est dans son bureau que l’assistant Alhousseynou  Remba a été trouvé mort

 

En principe, nous dit le directeur provincial du Sourou de la police nationale, le commissaire Henri Sanou, l’assistant  Alhousseynou  Remba n’était pas programmé pour la garde le jour du forfait. Mais, il aurait demandé à ces collègues une permutation de jour, histoire pour lui de travailler aux environs de 4 heures du matin pour finaliser le Procès verbal (PV) des détenus qui devraient être déférés  le jeudi 1er décembre à Tougan. En effet, l’assistant Alhousseynou Remba était le seul agent en poste de Kiembara à maitriser la dactylographie et lui seul pouvait établir le PV des détenus. Aux environs de 1 heure dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre, l’agent qui était de garde avec l’assistant Alhousseynou Remba a été appelé à domicile pour raison de santé de son enfant.  Il ne reviendra pas retrouvé ni son collègue vivant, ni les détenus qui étaient au nombre de trois.

Comment a-t-il pu  trouver la mort ?   Question très difficile à répondre pour l’heure. Mais, le commissaire de police, Henri Sanou émet deux hypothèses : Ou des gens sont venus de l’extérieur tuer le policier et ouvrir la porte du violon, ou un prisonnier a simulé un mal et en tentant sauver ce dernier, l’assistant a été assommé par les détenus. A la question de savoir quelle hypothèse est la plus plausible,  le directeur provincial privilégie celle selon laquelle des individus extérieurs sont venus attaquer le policier et libérer les détenus ? 

L’un dans l’autre, une consistance est à relever : d’un, les détenus se sont évadés la veille de leur déferrement, de deux, l’assistant qui a été tué ne devrait pas être de garde, de trois, son binôme comme on aime le dire dans le jargon de la police, est parti pour des raisons de santé de son enfant.  « C’est le destin », nous répond Henri Sanou lorsque nous avions relevé la coïncidence. Un plan savamment préparé ou pur hasard ? « Quand nous allons arrêtés les évadés, la vérité éclatera », nous dit le directeur provincial. En tout cas, selon l’infirmier major de Kiembara, le policier a été tué entre 3 heures et 4 heures du matin du 1er  décembre. C’est dans son bureau qu’on trouvera le corps sur un matelas et à côté de lui, son ceinturon, une barre de fer de 8. Son cou était fracturé, de même que son nez. Les évadés en partant ont pris 3 motos dont une moto  sans plaque d’immatriculation munie une carte grise portant le nom de Compaoré Adama, qu’ils abandonneront à 150 m du commissariat de police.

 

L’identité des évadés

 

Les trois détenus qui  se sont évadés ont pour noms Seydou Bandé (né en 1984 à Kombissiri), Inoussa Dipama (né en 1978 à Manga) et Wendgeïté Nobo (4 octobre 1984 à Bougounbarga). Tous sont des commerçants de bétail au secteur 30 de Ouagadougou. Ils seront arrêtés suite à leur mouvement suspect dans la zone que la police de Kiembara a remarqué.  Pour l’officier Boureima Traoré, dès que ces trois individus sont arrivés un jour à Kiembara, ils les a suivis jusqu’à leur destination dans le village. A peine arrivé dans la cour de leur logeur que la police a mis la main sur eux. Très rapidement, le logeur du nom de Dimtola Yaro, actuellement en garde à vue à Tougan, aurait dit reconnaitre ses visiteurs qui selon lui, sont venus au nom d’un vendeur de bétail.  Mais une fois qu’ils ont été conduits à la police, Dimtola Yaro, reviendra à la charge pour nier son lien avec les détenus. Des propos contradictoires qui lui valent aujourd’hui la prison.  En plus des trois motos, ils détenaient un bidon d’essence à moitié pleine d’essence.

 

Quelle direction les évadés auraient-ils pris ?

 

Selon le directeur provincial de la police nationale, Henri Sanou, les dernières informations estiment que les évadés se sont dirigés d’abord vers Loroni à la frontière du Mali.  Mais, la police malienne ayant été interpellée, les évadés seraient toujours  au Burkina. Mais une chose est sûre, les patrouilles ont été accentuées et le directeur provincial de la police ne quitte pas son téléphone, histoire de cordonner les actions. En effet, plusieurs personnes semblent connaitre les évadés. Car, nous dit Henri Sanou, quand ils étaient en prison à Kiembara, des personnes venaient faire de la médiation pour obtenir leur libération.

 

Yaya Issouf MIDJA et Abdoulaye OUEDRAOGO



05/12/2011
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