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ACCORD DMITRI MEDVEDEV / VLADIMIR POUTINE:Le népotisme à la sauce russe

C’est officiel. Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, sera candidat à l’élection présidentielle qui se tiendra en 2012. Cela est le résultat d’un compromis avec l’actuel président Dmitri Medvedev à qui, il a promis de céder le poste de chef de gouvernement si toutefois, il remportait le scrutin présidentiel prévu pour se tenir en 2012. Ce nouvel accord entre Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev, s’il ne l’est pas, s’apparente à une confiscation du pouvoir du peuple par ces deux personnalités qui, rappelons-le, sont de la même famille (Dmitri Medvedev est le gendre de Vladimir Poutine). En outre, il vient conforter la thèse de certains analystes qui ont toujours défendu que l’actuel président russe n’est jamais sorti de l’ombre de son mentor à qui, il doit sa carrière politique. Autrement dit, le pouvoir en Russie est géré par procuration.

En effet, c’est une gestion patrimoniale du pouvoir qui tranche par endroits d’avec le système démocratique auquel le communisme russe a voulu se conformer qui est donnée de voir à travers le deal politique entre les deux hommes forts de la Russie.  Chasser le naturel, il revient au galop, dit un adage. Et voilà que la Russie, même adoptant la démocratie à l’occidental avec la tenue régulière d’élections, n’est jamais arrivée à sortir de son carcan communiste.   D’aucuns diraient que de l’Union des républiques socialistes et soviétiques (URSS) purement communiste à la Russie mi-communiste mi-démocratique, rien n’a fondamentalement changé. Et voilà la preuve évidente que les « Poutine » ne veulent pas lâcher le fauteuil présidentiel. Ou du moins que la gestion du pouvoir reste toujours entre les  mains d’un membre de la famille. Ce à ne rien comprendre. Alors, ce qui nous est donné de constater en Russie n’est ni moins, ni plus qu’une gestion patrimoniale du pouvoir d’Etat par une famille qui n’a vraiment pas tari d’ingéniosités pour embarquer le peuple dans  un nouveau mode de gouvernance. Gouvernance qui frise le népotisme digne des systèmes de gouvernance sous les tropiques africains. En Russie, tout indique que la gestion du pouvoir restera pendant longtemps l’affaire de Poutine. Car, en cas de victoire à la prochaine élection-ce qui paraît évident-Vladimir Poutine pourra théoriquement à la suite d’une réforme constitutionnelle prolongeant le mandat présidentiel de 4 à 6 ans, rester au pouvoir jusqu’en 2024. Et à ce  jeu, il ne sera point étonnant de voir Dmitri Medvedev prendre les rênes du pouvoir à partir de 2024 pour deux mandats. Alors, vous aurez compris que c’est un jeu qui contient toute la saveur nécessaire que recherchent ces deux hommes forts. Comme en football, le beau-père et son gendre ont adopté un dispositif tactique qu’ils mettent bien en exécution à travers leur jeu collectif fait de passes et de dribbles. Avec ce dispositif, tout porte à croire que la gestion du pouvoir en Russie est l’affaire de deux hommes. Mais, faut-il le souligner, cela ne sera possible que lorsque le peuple décidera de placer sa confiance en eux. Car, quoiqu’on dise, c’est au peuple que le dernier mot revient.

 

Alphonse Chiba Guébré



26/09/2011
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